Le 3 novembre prochain aura lieu l’élection présidentielle américaine. Ce duel, avec à la clé La Maison Blanche, opposera le républicain Donald Trump (président actuel) au démocrate Joe Biden (ancien vice-président sous Barack Obama).
Se déroulant tous les quatre ans, les élections américaines sont considérablement médiatisées. Elles font d’autant plus parler d’elles que le processus de vote aux Etats-Unis est très singulier. En effet, contrairement au modèle français en vigueur (le suffrage universel direct), les Américains utilisent le suffrage universel indirect, ce qui peut entraîner des rebondissements parfois inattendus (on se souvient notamment de la surprise quand Donald Trump a été élu président en 2016 avec pourtant moins de voix qu’ Hillary Clinton).
Comment s’organisent les élections américaines ?
- Qui peut se présenter ?
Tout d’abord, plusieurs critères doivent être respectés pour qu’un•e candidat•e se présente aux élections. Il est en effet nécessaire d’avoir plus de 35 ans, d’être né•e aux Etats-Unis, et d’habiter depuis au moins 14 ans sur le sol américain.
Si ces conditions sont respectées, le•a candidat•e peut alors se présenter aux élections en tant qu’indépendant•e, ou bien en tant que leader•euse d’un parti.
- Quels sont les deux grands partis ?
Les deux grands partis américains sont les partis républicain et démocrate.
Petit point sur le parti républicain :
Le parti républicain, également connu sous le nom de GOP (Grand Old Party), est le parti conservateur des Etats-Unis. Ces dernières années, il s’est prononcé en faveur du port d’armes, d’un renforcement des restrictions à l’immigration, et d’une baisse des impôts. Parmi les anciens présidents républicains figurent entre autres Richard Nixon, Ronald Reagan, George H.W. Bush et George W. Bush.
Petit point sur le parti démocrate :
Parti politique libéral des États-Unis, le parti démocrate s’oppose au parti républicain sur des questions telles que l’immigration, les droits civiques, le changement climatique, l’assurance maladie, l’avortement… De plus, les démocrates, sans être socialistes, se prononcent en faveur d’une aide que l’Etat accorderait aux plus fragiles. Ainsi, les minorités (noirs, homosexuels…) se sentent plus représentées par ce parti et votent donc traditionnellement démocrate. Parmi les anciens présidents démocrates figurent entre autres John F. Kennedy, Bill Clinton et Barack Obama.
Comme expliqué ci-dessus, des candidat•es indépendant•es peuvent également se présenter aux élections ; cependant, leur poids médiatique (et souvent financier) reste considérablement inférieur à celui des deux grands partis. C’est le cas, par exemple, du libertarien Gary Johnson, qui, en 2016, avait obtenu 3,3% des voix. Pour l’instant, George Washington est le seul président à avoir été élu alors qu’il était un candidat indépendant.
- Comment sont désigné•es les leaders•euses de chaque parti ?
Au sein de ces deux principaux partis, plusieurs candidat•es souhaitent généralement s’imposer comme leader. Pour départager les candidat•es, des primaires sont organisées (entre février et juin de l’année de l’élection présidentielle). Les électeurs•trices ne votent pas directement pour un•e candidat•e mais pour des délégué•es. Ces derniers•ères, lié•es par un serment, iront voter pour le•a candidat•e de leur choix à la convention nationale du parti. Ainsi, c’est lors de ces conventions nationales que sont élu•es les leaders•euses de chaque parti.
Sans grande surprise, du côté des républicains, ces primaires ont été remportées par le Président sortant, Donald Trump, tandis que du côté démocrate, c’est Joe Biden qui s’est imposé.
Suite aux primaires, chaque candidat•e a ensuite désigné un•e vice-président•e. Donald Trump a choisi Mike Pence, l’actuel vice-président des Etats-Unis. Joe Biden a quant à lui désigné Kamala Harris (c’est d’ailleurs la première femme choisie pour ce poste).
- Comment est élu•e le•a Président•e ?
Joe Biden et Donald Trump ont ensuite pu continuer leur campagne (débats, meeting, guerre d’arguments…). La course aux voix va de pair avec une course aux dollars. En effet, pour chaque élection présidentielle, des sommes d’argent considérables sont levées pour les candidat•es (en 2012 Barack Obama avait, par exemple, dépensé un milliard de dollars pour sa seule campagne).
Cette période de campagne se poursuit jusqu’à l’étape finale : l’élection présidentielle du 3 novembre prochain.
Lors de ces élections, les citoyen•nes américain•es ne voteront pas directement pour leur Président•e mais, une nouvelle fois, pour des intermédiaires dans chaque Etat, appelés «grands électeurs». Les 538 grand•es électeurs•trices élu•es forment le collège électoral qui désignera le•a futur•e Président•e.
A l’issue du vote des grand•es électeurs•trices, chaque Etat évalue le camp qui a remporté la majorité des suffrages et lui attribue tous ses grand•es électeurs•trices. Ainsi les États très peuplés sont particulièrement importants puisqu’ils fournissent un nombre considérable de grand•es électeurs•trices.
La plupart des Etats restent républicains (en rouge sur la carte) ou démocrates (en bleu) et ne changent pas de parti majoritaire d’une élection à l’autre. C’est le cas par exemple de la Californie réputée démocrate ou du Texas réputé républicain.
Cependant, il existe tout de même des « swing states » (en jaune sur la carte). Ces Etats au vote indécis peuvent changer de camp d’un scrutin à l’autre, et faire ainsi basculer le résultat du vote final.
Pour remporter l’élection à la présidentielle, les candidat•es doivent remporter 270 voix de grand•es électeurs•trices (soit la majorité) sur 538.
- Quand le•a Président•e entre-t-il•elle en fonction ?
Une fois élu•e, le•a Président•e ne prend pas directement ses fonctions, une période de transition commence. Celle-ci lui permet de nommer son cabinet et de préparer son gouvernement.
Ce n’est que lors de l’Inauguration Day, le 20 janvier, que le•a Président•e prend ses fonctions. Il•elle prononce son discours d’investiture à Washington, devant le Capitole, et prête serment sur la Bible.
L’INFO en + |
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Lorsqu’ils se déplacent, les électeurs peuvent aussi répondre à une série de consultations de leur État (à l’échelle fédérale) sur plusieurs propositions législatives. Ces séries de propositions portent sur des sujets divers tels que la légalisation du cannabis, le suicide assisté, le salaire minimum ou encore la peine de mort. |
Par ailleurs, dans certains Etats, les Américains peuvent également voter par correspondance, ou en se déplaçant dans les bureaux de vote, avant le jour de l’élection. Cette année, ce vote anticipé bat des records en raison notamment de la pandémie de Covid-19. Face à l’ampleur du nombre de votes par voie postale, Donald Trump dénonce un risque massif de fraudes, cependant aucune preuve ne vient appuyer ces dénonciations. |
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