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Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo’s Nest) 1975

Vol au-dessus d’un nid de coucou est un film tout simplement brillant. La réalisation du tchécoslovaque Milos Forman (également réalisateur des films Hair (1979) et Amadeus (1984)) est efficace et immersive. 

L’œuvre est d’ailleurs classée seizième meilleur film de tous les temps d’après le site de référence IMDB .  Son succès est indéniable ; il est récompensé par les cinq principaux Oscars du cinéma, dont celui du meilleur film, ainsi que par six Golden Globes.

Le film n’est pas la première adaptation du roman éponyme de Ken Kesey qui a été l’objet d’une adaptation au théâtre (à Broadway) en 1963.

Si l’on se penche avec attention sur le titre original, on peut retrouver toute la dimension dramatiquement comique du film. Le terme « cuckoo » ayant donc pour sens premier « coucou », peut aussi vouloir dire « cinglé », « dingue » en argot. Ainsi, le titre original pourrait se traduire de manière littérale par « On survola le nid de cinglés », plantant immédiatement le décor du film, et pouvant renvoyer à ses personnages. Cependant,  le titre français choisi fut celui figurant sur la première édition du livre en France.

Le protagoniste est le personnage moralement gris de McMurphy. Accusé de viol sur mineure, il se fait interner afin d’éviter l’incarcération et le travail forcé. Il est rapidement frappé par l’état de solitude et de détresse intense des patient•e•s, l’amenant à endosser un rôle de sauveur opposé au système autoritaire en place. Commence alors sa lutte contre la tyrannique infirmière Ratched régnant en maître sur l’unité d’internement…

Le film illustre avec brio la dépendance des patient•e•s aux institutions et aux systèmes d’aide sociale (la grande majorité des patient•e•s étant internée de manière volontaire, bien que privé•e•s de leur dignité et de toute trace d’indépendance). Les patient•e•s se retrouvent « étiqueté•e•s » comme irresponsables peu importe leur âge et dénué•e•s de toute considération et crédibilité concernant leurs paroles ou leurs actions.  

C’est pourquoi le film fait réfléchir ; d’abord sur la bonne foi des institutions (à l’époque comme aujourd’hui), mais aussi sur la nécessité de la prise de risque, de la tentative afin d’affirmer sa personnalité  et son contrôle sur sa vie, malgré les conséquences.

Mais c’est avant tout la performance des acteurs•trices qui rend le film poignant et lui confère tous ses enjeux. On ne présente plus Jack Nicholson. Sa performance étant  comme toujours très expressive, il est facile de savoir ce que pense le personnage. De plus, j’ai beaucoup apprécié la diversité des physiques du casting, passant  du petit Martini de Danny Devito à l’immense « chef » indien de Will Sampson et rendant les personnages très identifiables et mémorables. Les personnages sont assez profonds et convaincants dans leur interprétation  des maladies mentales, surtout étant donné le peu de connaissance de l’époque sur ce sujet.  

Le jeu de Louise Fletcher dans le rôle de l’infirmière Ratched est plutôt décevant. Le personnage manque de machiavélisme. Elle semble presque engourdie, bien que certaines scènes fassent ressortir sa vraie nature et montrent l’ampleur de son côté manipulateur voire relevant de la sociopathie et du sadisme.

Pour qui ?Les amateurs de classiques du cinéma, les fans de Jack Nicholson ou ceux qui veulent voir Danny Devito jeune.
Avec qui ?Seul•e,  le film étant plus à interpréter de façon personnelle.
Les plus :Le film est intéressant et bien mené, les acteurs sont convaincants, la leçon de vie vaut la peine d’être considérée.
Les moins :Le film est assez lent  il faut du recul pour comprendre le message et l’intérêt du film.
Note :4/5P

Ema Namand T2

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