Paradoxe
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Cinéma et séries

Chanson douce : le thriller qui passe l’envie de confier ses enfants à qui que ce soit

Actuellement en salle depuis le 27 novembre et réalisé par Lucie Borleteau, le film est une adaptation du roman à succès de Leïla Slimani (prix Goncourt 2016). Inspiré de plusieurs faits divers sordides, l’œuvre raconte le crime d’une nourrice amenée à tuer les deux enfants dont elle est en charge.

Dans le film, on retrouve le schéma classique de la famille bourgeoise : Myriam, avocate (jouée par Leila Bekhti) et Paul, producteur de musique (Antoine Reinartz) sont à la recherche d’une nounou pour s’occuper de leur fille et de leur nourrisson. Il et elle tombent alors sur Louise (Karin Viard), la cinquantaine, dont la garde-robe semble tout droit sortie des années 60 – mais qui ne manque pas d’expérience avec les enfants. Attentionnée et disponible, Louise est parfaite. Le couple revit. La famille s’attache à cette nouvelle présence. Alors que les enfants grandissent, la compagnie de la nounou devient pourtant de plus en plus oppressante. S’installe un climat pesant marqué par les manies aussi étranges qu’effrayantes de Louise auxquelles les parents débordé·es prêtent peu attention. Son obsession pour les enfants grandit. La tension monte.                         

A travers ce drame inquiétant est aussi soulevée la question des classes sociales. Louise peine à payer ses factures. Elle vit en banlieue, à plusieurs heures du bel appartement parisien de Paul et Myriam. Elle est veuve. Elle envie le couple et se noie dans sa frustration sentimentale qui la poussera à tuer.

Si le roman de Slimani évoque pleinement les inégalités sociales et la privation affective de la nounou, le film quant à lui se contente d’enchaîner les scènes angoissantes sans rentrer profondément dans l’intimité de chacun des protagonistes. Leurs portraits et leurs souffrances ne sont que partiellement dressé·es au lieu de quoi les séquences glauques entre les enfants et leur nourrice se multiplient. Malgré la performance saisissante de Karin Viard, j’ai trouvé que le/la spectateur·trice peinait à comprendre les enjeux qui conduisent à un tel crime. J’ai toutefois apprécié le film, qui reste prenant par le jeu des acteur·trices et son intrigue effrayante. Pas besoin d’aller voir Joker pour avoir froid dans le dos.

Pour qui ?Tout public, mais averti.
Avec qui ?Son entourage.
A quelle occasion ?Peu importe – sauf si vous êtes un·e jeune parent à la recherche d’un·e nounou…
Les +La tension croissante.
Les –Les scènes parfois trop descriptives.
La note3/5P

Par Nina Vilain, TES1

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