Paradoxe
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Cinéma et séries

7. Koğuştaki Mucize

« Le film turc là … » s’appelle «7. Koğuştaki Mucize », littéralement « Le miracle dans le mur » en français, ce qui prend tout son sens après avoir atteint le générique du film. Un père handicapé mental, sa mère et sa fille vivent dans une vallée, entouré·es par la nature, loin des regards indiscrets de la ville. 

Il fallait bien trouver un coupable pour le décès de la fille d’un commandant influent au sein de l’armée turc et forcément « l’idiot » en paie le prix. Accusé à tort de ce meurtre qu’il n’a pas commis, Memo est séparé brutalement de sa propre fille, Ova, comme s’il était responsable de tous les malheurs du monde. Il atterrit dans une prison où ses codétenus n’essaient même pas de comprendre son histoire et défoulent leur haine sur lui. Bien sûr, selon eux, le « fou » avait forcément commis le crime mais selon moi, Memo n’était pas jugé pour le meurtre de la fille mais pour le fait d’être handicapé. Parallèlement, sa famille, qui le sait incapable d’un tel acte, emploie toute son industrie à le libérer, en vain. 

Ce film retrace tant de problèmes intérieurs et inavoués de notre société. On y retrouve la puissance des préjugés infondés lorsqu’un handicapé ne veut pourtant de mal à personne, la portée destructrice du regard des gens lorsque ceux-ci ne voient pas plus loin qu’un malade, le sens moral inexistant de ceux aveuglés par la rancœur ou les codes sociaux et le poids d’une injustice criante lorsqu’il est impératif de rejeter la faute sur quelqu’un. 

Toutefois l’histoire retrace aussi les liens indestructibles d’une relation père-fille à toute épreuve, le développement d’une empathie certaine et d’une compassion grandissante pour celles et ceux qui prennent la peine de le comprendre, le sens inné du sacrifice aussi bien chez Memo que chez ses ami·es ou encore la force de l’unité commune placée sous une touche d’innocence enfantine. 

D’un point de vue personnel, ce film m’a bouleversé. Pendant plus de 2 heures éclaires, le scénario est parfaitement maitrisé, le dénouement oblige à sécher une larme glissante dans le coin de l’œil, le jeu d’acteur·trice est frappant et l’histoire, marquante. Plus qu’une réflexion sur le statut de l’être humain, ce film est un chef d’œuvre qui berce les premiers de nos sentiments et nous fait voyager à travers les derniers états.

Pour qui ?Absolument tout le monde !
Avec qui ?Plutôt seul·e pour pouvoir essuyer discrètement ses larmes…
A quelle occasion ?Parfait en cas de pandémie mondiale !
Les +Le scénario à la fois imprévisible et efficace.
Les –Difficile de critiquer, mais peut-être le « laxisme » de la prison…
La note5/5 P

Par Augustin Lassaussois (TS2)

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