Would you like me to tell you the little story of Right Hand-Left Hand – the story of good and evil?
Si vous aimez le cinéma hollywoodien des années 50, cette citation vous rappellera peut-être quelque chose. Elle est issue du chef d’œuvre de Charles Laughton The night of the hunter. Souvent cité parmi les meilleurs films hollywoodiens du « golden age » d’Hollywood, le film affiche à son cast des grands noms du cinéma américain de l’époque tels que Robert Mitchum ou bien Shelley Winters.
Mais qu’est ce qui en fait un film culte ? Tout d’abord, c’est son scénario de thriller, issu du roman du même nom de David Grubb, publié deux ans plutôt. Un révérend misogyne, tueur en série, persuadé de répondre à un appel divin, en épousant puis tuant des veuves, s’apprête à commettre un énième meurtre. Alors qu’il était en prison pour vol de voiture (la justice ignore toutes ses actions criminelles), son voisin de cellule Ben Harper lui révèle l’existence de 10 000 dollars, volés pour subvenir aux besoins de sa famille que la crise de 1930 n’a pas épargnée, sans donner leur localisation. Après la pendaison de Ben, Powell, sorti de prison, se rend au village des Harpers. Il épouse la veuve de Ben, Willa, mais rapidement le mariage prend une tournure inquiétante quand Powell se rend compte que Willa ignore tout sur le « magot » et sa localisation.
Alors pourquoi le film est- il si génial ? Avec un scénario de thriller qui tient le/la spectateur·trice en haleine, un « méchant » réellement flippant (on remarquera le jeu d’acteur exceptionnel de Robert Mitchum), la fin est extrêmement surprenante, d’autant plus lorsque John révèle où est caché l’argent (un endroit auquel on n’aurait jamais pensé, croyez-moi).
Le film met en avant plusieurs thèmes. Tout d’abord le bien et le mal. Le bien personnifié par Rachel, une vieille femme qui aide les enfants face au tueur en série Powell. Ensuite la remise en cause de la figure paternelle, entre Ben Harper qui reste malgré tout un criminel avec à son compte la mort de deux hommes, face à Powell le tueur en série. Cependant le film, loin de n’être que glauque, met aussi en valeur l’innocence et la pureté enfantine qui gagnent face aux vices des adultes.
Aussi, sur le plan esthétique, le film est remarquable – notamment par l’alternance de l’ombre et la clarté qui théâtralise certaines scènes comme celle de Robert Mitchum dans ses pulsions incontrôlables de tueur en série. On s’approche ici du courant expressionniste allemand.
Enfin ce qui achève de rendre marquant ce film, c’est le tatouage particulier (et vraiment stylé) que Powell porte, LOVE écrit sur une main, HATE écrit l’autre, visible sur l’affiche du film.
Date de sortie : | 1995 |
Réalisateur : | Charles Laughton |
Acteur·trices : | Robert Mitchum, Shelley Winters, Lillian Gish |
Genre : | Film noir, thriller, drame |
Pour qui ? | Pour celles et ceux qui aiment voir des thrillers, des films cultes, ou tout simplement découvrir ce que c’est que de n’avoir que le noir et le blanc sur son écran pendant 93 min (parce que oui, en 1955, la plupart des films sont encore en noir et blanc). |
Avec qui ? | Ton ou ta pote qui est fan de vieux film, celui ou celle qui aime les thrillers ou celui/celle qui veut juste découvrir par curiosité un classique du cinéma ! |
La note | 4/5P |
Par Alice Pottier, TES1