Paradoxe
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Concert de l’ENC 2024 : Le rêve

C’est un dimanche après-midi. Les cloches de l’église St-Jean-Baptiste de la Salle sonnent 16h. Un fin brouillard de journée de février vient se dissiper dans les rues désertes du quartier. Désertes ? Pas vraiment, car ce sont les élèves, parents, amis, proches des musiciens de l’ENC qui se pressent en grand nombre ce 4 février aux marches de l’église pour venir réchauffer leurs cœurs et profiter de cet instant unique de l’année. Va se tenir en effet dans très peu de temps l’un des événements les plus attendus de la vie de l’école : le grand concert organisé par Madame Niel, auquel participent la chorale des collégiens, celle des professeurs, celle des parents, l’orchestre des adultes et les ateliers liturgiques des secondes, premières et terminales. 

Du côté des musiciens, l’excitation est à son comble : il y a les habitués, qui, comme tous les ans, sont au rendez-vous, regardant, attendris, les petits nouveaux du collège, les sixièmes, qui, tout impressionnés par la grandeur des lieux, rectifient une dernière fois leur tenue, ou qui font signe à leurs parents qu’ils aperçoivent alors dans le public. Quoi qu’il en soit, petits et grands, adultes et enfants, tous ressentent la solennité de ce moment. 

Les chaises sont maintenant toutes occupées, la salle est comble. Le grand concert de l’ENC peut commencer. 

Cette année, la thématique du rêve, dans tout ce qu’elle a de spirituel, de poétique et de sentimental, guide les différents morceaux. Près de quatre cents musiciens se sont rassemblés régulièrement depuis le début de l’année sous l’égide de Madame Niel. L’organisation des programmes, des accessoires, des nœuds papillons, cravates et foulards rouges, violets et bleus, mais aussi la coordination de toutes ces équipes, ont représenté un travail colossal, dont les fruits se sont trouvés être magnifiques et appréciés.

Impossible de citer tous les morceaux qui se sont succédés, et qui, les uns après les autres, ont réjoui ou ému le cœur du public. Nous retenons spécialement l’émouvant Adagio d’Albinoni, la mirifique Sicilienne de Pelléas et Mélisande de Fauré, ou encore le grandiose Lacrimosa du Requiem de Mozart, particulièrement bien soutenu et déployé par les chorales des adultes. Pour nous, Béatrice et Valentine, élèves de terminale, ce concert est comme tous les ans un magnifique moment où nous apprécions jouer du violon au sein de l’atelier liturgique. Depuis la classe de 6ème, le concert de février est presque devenu un rite auquel nous nous joignons avec plaisir, curieuses aussi de découvrir les morceaux a capella, où nous ne jouons pas et pouvons simplement nous asseoir sur le côté de l’autel, bercées par les chants des chorales. Au fil des années, nous retrouvons dans l’ensemble les mêmes personnes. Certes, nos aînés du lycée quittent l’atelier liturgique les uns après les autres, mais sont rapidement remplacés par les nouveaux arrivants du collège. 

Bien entendu, les pièces unissant tous les participants se distinguent par leur ampleur sonore et leur intensité : que cela soit pour le De noche de Berthier ou l’Halleluia du Messie de Haendel, chacun, qu’il joue de la trompette ou se situe au dernier rang des choristes, chante ou joue de tout son coeur et sent pleinement sa participation dans ce gigantesque ensemble dans lequel il se fond. 

Les pièces s’enchaînent. Les différents ensembles, tour à tour, se succèdent devant l’autel, transmettant le mieux possible au sein de leur musique l’énergie débordante de Madame Niel, qui, debout en face d’eux, les guide avec passion. L’insouciance et la candeur qui caractérisent les voix pures d’enfants se mêlent à la puissance des basses, soutenues également par la douceur angélique des sopranes ou par la mélodie instrumentale. Le tout s’élève dans la nef de St-Jean-Baptiste au moment de la cadence finale de l’Halleluia du Messie. Et déjà, un tonnerre d’applaudissements vient briser ce silence voulu par les dernières respirations musicales. 

A l’enthousiasme du public, on peut clairement deviner que ce concert était, encore une fois, un moment hors du temps, éphémère, et marquant ! Pour certains, les terminales particulièrement, ce mythique concert de l’ENC sera le dernier. C’est avec une petite pointe de nostalgie, mais heureux d’avoir partagé cet ultime moment musical que ces élèves repartent, sortent de l’église. Ils redescendent ce grand escalier menant dans la rue. C’est la fin d’après-midi. Il fait déjà nuit. Mais toutes les mélodies se chantent inlassablement dans toutes les têtes, se rechantent jusqu’au soir, et enchantent tous les élèves de l’ENC, qui, au courant de la semaine à venir, découvriront, avec joie, les magnifiques photos du concert dans le couloir de l’école, devant la chapelle. Et alors, ils se remémoreront cette sensation de légèreté, ce transport de l’âme qui les a fait vibrer. Merci Madame Niel, de nous avoir fait rêver!


On peut retrouver la vidéo complète du concert sur https://sites.google.com/chorale-enc.com/chorale/partitions-orchestre?authuser=0

Valentine Pagano et Béatrice Bobtcheff, T2

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