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Les moustiques : petites bêtes, gros ennuis !

19 octobre. BBzzzzzzzz… Quoi ?! encore des moustiques à cette période ? alors qu’il fait 15°C ? Mais elles sont increvables ces sales bébêtes !! Et oui, effectivement, « les moustiques et les moustiques-tigres s’adaptent facilement au climat des zones tempérées. Dans les milieux urbains, ils trouvent aisément des endroits où s’abriter pour vivre ou hiverner. Les appartements chauffés, les terrasses humides sont de petits paradis pour eux. »

Autant dire que j’ai sauté au plafond en tombant sur cette info parce que les moustiques et moi, c’est une longue histoire d’amour… pas réciproque malheureusement ! Donc petit focus sur ces satanées bestioles, leurs cibles et surtout, comment s’en débarrasser !!

Déjà, pourquoi les moustiques piquent-ils et surtout la nuit ? 

Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas par sadisme (bien que j’y ai souvent songé lors de chasse aux moustiques à 1h du mat dans ma chambre d’hôtel). Non, c’est pour la gestation. En effet, une fois la femelle fécondée, elle a besoin d’un fort apport en protéines pour amener ses œufs à maturation et va les chercher dans le sang des animaux qu’elle pique. Et pourquoi la nuit ? certes, dans l’obscurité ces insectes sont plus difficilement repérables, mais cela est surtout dû au fait que la sensibilité olfactive des moustiques augmente durant cette période leur permettant de mieux repérer leur victime (de vrais vampires quoi !)

Les casse-croutes préférés des moustiques (qui, rappelons-le, peuvent quand même transmettre, le palu, la dengue, le zika, le chikungunya – dieu merci, la covid n’en fait pas partie sinon on ne serait pas sortis de l’auberge !) :

Ok, le « tu t’es fait piqué•e ? Alors t’as le sang ou la peau sucrée » on l’a tous entendu or c’est faux, archifaux. Mangez autant de sucre que vous voulez votre taux de glycémie de changera rien (bon, peut être au niveau de la balance mais là c’est une autre affaire). Mais si ce n’est pas le sucre, qu’est-ce qui les attire ?

Primo, le CO2. Les moustiques sont capables de détecter cette molécule jusqu’à 10m de distance. Les personnes ayant un métabolisme rapide (et dégageant le plus de dioxyde de carbone) sont donc la cible favorite de nos chers amis : les sportif•ves (pour une fois, il y a tout de même un avantage à rester dans son canapé), les femmes et surtout celles enceintes (qui en moyenne dégagent 20% de plus de CO2). Ensuite, les phéromones, odeurs corporelles, la transpiration, etc. Et n’allez surtout pas vous imaginer que le parfum est la solution : c’est PROHIBE, parce que, malheureusement, cela n’enivre pas que votre chéri•e ! (Donc une bonne hygiène corporelle suffit). Les moustiques étant attirés par le sang aux alentours des 37°C, la température du corps est également un facteur, ainsi que vos gènes et votre groupe sanguin, celui O ayant 85 % de risque d’attirer les moustiques contre moins de 45 % pour les autres. Mais bon, là vous ne pouvez rien y faire à par incriminer vos parents pour vous avoir refilé les mauvais allèles.

En résumé, si vous êtes une femme, sportive et du groupe O, autant dire que vous avez touché le jackpot et que vous aurez intérêt à faire de sacrées réserve d’anti-moustiques (sauf si vous avez le bonheur d’avoir, comme ma voisine, un super chat « mosquito killer »)

Passons à ce qui nous intéresse le plus, les solutions : 

Selon la Haute Autorité de Santé, seules quatre molécules de synthèse sont réellement efficaces : Le DEET, l’IR 3535, la Pycardine et le PMD RDO. Donc, la prochaine fois que vous ferez vos valises pour les vacances sous les cocotiers, vérifiez bien la composition de vos sprays anti-moustiques.

Après, si vous ne voulez pas passer vos vacances à vous tartiner de produits chimiques anti-moustiques (qui en plus font déteindre les vêtements ! croyez-en mon expérience), on retrouve les infusions de clous de girofle, de camomille ou d’eucalyptus et quelques huiles essentielles : 

  • L’huile essentielle de Citronnelle de Java : elle est composée à 40% de citronellal et 20% de géraniol, deux molécules perturbant le système nerveux des insectes et est le plus efficace par diffusion atmosphérique. Protection de 3 à 4h.
  • L’huile essentielle de Géranium Rosat : composée majoritairement de géraniol, elle possède quasiment les mêmes propriétés que l’huile précédente.
  • L’huile essentielle d’Eucalyptus Citronnée : tout comme la première huile, elle agit comme répulsif mais de manière plus efficace encore de par sa forte concentration en citronellal.
  • L’huile essentielle de Combava : de quasi même composition que l’huile d’Eucalyptus citronnée, celle-ci détruit également les larves d’insectes par la présence de citronellol.
  • L’huile essentielle de menthe poivrée (anti-migraineuse et infectieuse de surcroit), l’huile de lavande aspic, etc.

Voilà le petit kit des huiles salvatrices ; néanmoins, je ne peux vous garantir l’efficacité de ces dernières puisqu’étant tombée sur des assaillants particulièrement téméraires, elles ne m’ont pas été d’une grande utilité, mais on ne sait jamais, cela peut fonctionner pour vous.

Il existe également quelques accessoires : 

  • La moustiquaire : bien que l’on n’y pense pas toujours, c’est le moyen le plus sûr et naturel pour ne pas se retrouver nez à nez avec d’importuns visiteurs nocturnes (en plus, roulée dans la valise, ça ne prend quasiment pas de place)
  • Le diffuseur électrique : commode pour les voyages (pas cher 5 à 20€), il suffit d’avoir une prise dans la pièce. Mais il présente des inconvénients, comme une recharge assez fréquente et un produit relativement toxique (entraînant des effets néfastes à long terme). A utiliser de manière très modérée.
  • Les lampes UV : assez utiles (silencieuses et pas d’émanation de produits nocifs) et facilement transportable mais à efficacité limitée. Ces lampes attirent les moustiques par l’émission, de lumière ultra-violette avant de les tuer par décharge électrique. Malheureusement, tous les types d’insectes sont piégés dont des espèces en danger comme les abeilles. De plus, les moustiques seront davantage attirés par le CO2 dégagé par les humains que par les rayons UV de la lampe.
  • Les pièges pondoirs : à titre préventif. Ces derniers sont des leurres poussant les femelles à venir y pondre pour ensuite les piéger (plutôt efficace, même si le prix monte dans le 80€).
  • Le piège à phéromones et gaz carbonique : ce dernier émet les même signaux qu’une personne et en le plaçant à bonne distance de vous, ces petits diables seront attirés et vous ficheront la paix. (Bon, celui-ci, bien qu’il soit le plus efficace et non toxique pour l’environnement, n’est tout de même pas très pratique si c’est pour des vacances car il est plus gros qu’un ventilo, doit être relié à une prise électrique et, surtout, n’est clairement pas donné – quelques centaines d’euro. Néanmoins, des versions miniaturisées se développent sur le marché)

Des petites habitudes permettent aussi de limiter les dégâts :

  • Éviter les zones d’ombre 
  • Porter des vêtements clairs et amples (et pas trop fins sinon vous pouvez vous faire piquer à travers) 
  • Fuir comme la peste les eaux stagnantes (où sont pondus les œufs) !

Bon, mais si le mal est déjà fait ? comment soulager les piqures ?

Déjà, désinfection illico presto (surtout avec la Covid qui traine). Ensuite vous pouvez appliquer du gel à base d’aloe vera ou de menthol. Les huiles essentielles citées précédemment soulagent elles aussi puisque possédant des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes. Une compresse imbibée de vinaigre ou de citron fonctionne également assez bien ou sinon de l’eau chaude ou un glaçon (mais bon, je crois qu’on aura déjà assez froid cet hiver donc mieux vaut opter pour la première solution).

Mais si ces petites bébêtes posent tant de désagréments, pourquoi existent-elles ?

Si mère Nature a décidé de créer les moustiques ce n’est pas juste pour nous pourrir la vie ; en réalité, ils sont d’une grande utilité à la biodiversité. Et puis, rappelons-le tout de même, c’est le changement climatiques et les transports internationaux qui ont favorisé la propagation des moustiques et leur prolifération donc nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même. Avant tout, précisons que sur les 3 578 espèces recensées dans le monde quelques centaines piquent les animaux et seulement une centaine l’homme. 

Les moustiques, tout comme beaucoup d’autres insectes, se nourrissent de nectar et participent donc à la pollinisation (je vous avoue tout de même que j’ai une légère préférence pour les abeilles). Ils jouent également un rôle dans de nombreuses chaînes alimentaires puisque représentant une des proies principales d’oiseaux, d’amphibiens, de poissons, reptiles et autres insectes. Leur éradication dans certains lieux touristiques provoque ainsi une diminution de la population de certaines espèces comme les margouillats ou encore les caméléons sur l’île de la Réunion et, sans les moustiques, le nombre d’oiseaux chuterait de plus de 50% ! Leurs larves constituent également une partie du zooplancton et contribuent fortement à la biomasse des écosystèmes aquatiques. En filtrant jusqu’à deux litres par jour et en se nourrissant de micro-organismes et déchets organiques, elles participent aussi à la bioépuration (nettoyage et dépollution de l’environnement). Les moustiques ne sont donc pas que de gros enquiquineurs vecteurs de maladies, et représentent un maillon essentiel de la Nature.

Larves de moustiques

Voilà, maintenant, vous savez tout des moustiques et si, comme moi, vous n’avez pas de po et qu’ils ont décidé d’hiberner dans votre chambre cet hiver (il y a quelques désavantages à posséder la pièce la plus chaude de l’appart des fois : j’ai quand même réussi à me faire avoir en octobre !) au moins, vous saurez quoi faire !

Ludivine Million T5

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