Paradoxe
Image default
La rédac' L'histoire

Le 8 mai 2023 : commémorer pour ne pas oublier

Lundi, le président Emmanuel Macron a ravivé la flamme de la tombe du soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe, à Paris, au cours de la traditionnelle commémoration du 8 mai célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe le 8 mai 1945 et la victoire contre l’Allemagne nazie.

Au cours de la cérémonie, le Président, accompagné de Madame la Première Ministre Elisabeth Borne, a d’abord rendu hommage au Général de Gaulle, puis, après une revue des troupes, s’est recueilli auprès de la tombe du soldat inconnu, avant de s’entretenir avec les représentants des différentes associations d’anciens combattants. Il s’est ensuite rendu dans l’après-midi à Lyon, à l’occasion des 80 ans de la mort de Jean Moulin pour visiter le mémorial de la prison de Montluc, au sein de laquelle le résistant fut arrêté puis torturé, avant de mourir lors de son transfert vers l’Allemagne sans avoir parlé.

La capitulation du 8 mai 1945

Après l’entrée des forces alliées dans Berlin et le suicide d’Hitler le 30 avril 1945, les forces allemandes sont acculées et contraintes à la reddition à Reims le 7 mai 1945. Néanmoins, pour des questions de prestige, Staline ordonne une deuxième capitulation à Berlin en présence des plus hauts représentants de la Wehrmacht : le maréchal Wilhelm Keitel, l’amiral von Friedeburg et le général Stumpff. Elle prend place dans la nuit du 8 au 9 mai 1945. C’est donc cette date qui est retenue en France pour célébrer la fin d’un conflit meurtrier (ou presque car il continue jusqu’en septembre en Asie) qui aura fait plus de 40 millions de morts civils et coûté la mort de plusieurs millions de combattants.

En France, la célébration du 8 mai commémore la fin de la guerre, mais aussi la liberté retrouvée, et rend hommage aux différents hommes et femmes qui, par leur courage et leurs actions, et parfois au prix de leur vie, ont permis la victoire contre la barbarie nazie. Ces militaires, combattants, résistants, justes parmi les nations, mais aussi les victimes de l’atrocité nazie ont permis, à travers leurs témoignages, de nous mettre en garde contre la folie des hommes et de nous montrer à quel point il est important de se battre pour nos valeurs et nos idées.

Le saviez-vous ? En Russie et dans la plupart des anciens pays du bloc de l’est, l’armistice est célébré le 9 mai et non le 8. Cela est en fait dû au décalage horaire entre Berlin et Moscou : l’armistice ayant été signée le 8 mai 1945 aux alentours de 23h à Berlin, il était déjà le 9 mai 1h du matin à Moscou.

Commémorer pour ne jamais oublier

Cependant, nos anciens nous quittent tour à tour, et il devient de plus en plus difficile de nous rapprocher de ces événements toujours plus lointains. Il est néanmoins primordial d’entretenir et de raviver le souvenir des millions de soldats et civils qui ont donné leur vie pour que nous, les générations futures, puissions connaître un monde de paix et de liberté.

Dans leur message à l’occasion du 8 mai 2023 (disponible ici), Monsieur le Ministre des armées et Madame la Secrétaire d’État aux anciens combattants et à la mémoire rappelle que ces vies sont « un prix qui, hier comme aujourd’hui, augmente à chaque renoncement, à chaque fois que nous oublions notre passé ».

En effet, il est du devoir de chacun de discuter, se rappeler et d’éduquer les plus jeunes, pour que la démocratie et les libertés durement acquises par nos aînés puissent perdurer chaque jour. La Mémoire n’est donc pas seulement comprise dans nos manuels d’histoire et célébrée au cours de cérémonies protocolaires, qui restent néanmoins une bonne occasion pour le souvenir, mais nécessite un effort actif dans la vie de tous les jours pour ne jamais oublier notre passé et rester vigilant quant à notre avenir.

Baptiste Collet–Benda T1