Même si, grâce aux progrès scientifiques, le taux de mortalité est en constante diminution depuis 25 ans, en
2018, 150 000 personnes sont décédées d’un cancer en France. J’ai décidé d’écrire au sujet du cancer car
plusieurs de mes proches atteints d’un cancer ont vu leur vie basculer. C’est la raison pour laquelle il me tient
vraiment à cœur d’informer sur ses causes, ses dangers et ses conséquences afin d’éviter que d’autres familles
aient à affronter cette maladie qui est la 1ère cause de mortalité dite prématurée.
Une définition :
Au cours de la vie d’un individu, des mutations aléatoires ont parfois lieu, modifiant ainsi l’information
génétique des cellules. Ces cellules mutées peuvent alors se multiplier anarchiquement, ce qui est à l’origine
d’un cancer. Ces cellules mutées subissent des multiplications incontrôlées, sont immortelles et
n’accomplissent pas leur fonction. Les amas de cellules cancéreuses sont appelés tumeurs. Grâce à l’action des
vaisseaux sanguins, ces dernières peuvent se propager dans l’organisme et créer une métastase. La mort du
patient survient lorsque les organes vitaux ne peuvent plus fonctionner correctement, suite aux métastases.
Quels facteurs augmentent le risque de développement d’un cancer ?
Tout d’abord, ces facteurs ne provoquent pas les cancers, mais augmentent la probabilité d’en avoir un, probabilité qu’on appelle risque.
Divers facteurs peuvent être des acteurs dans le développement d’un cancer : facteurs génétiques et microbiens, âge, agents mutagènes…
Ainsi, les scientifiques ont découvert que la mutation de certains gènes, comme le gène BRCA chez la femme, augmente de 5 à 10% le risque de contracter un cancer du sein.
Des virus peuvent aussi provoquer des cancers : c’est le cas du cancer du col de l’utérus, causé par le papillomavirus. Après infection, il provoque des lésions précancéreuses qui peuvent dans de rares cas, aboutir à la formation de tumeurs. En outre, en cas d’absence de diagnostic du virus de l’hépatite B, les patients peuvent développer un cancer du foie.
Cancers du poumon
En France, le tabagisme est responsable de 20% des cancers. En effet, fumer augmente le risque de contracter un cancer du foie ou de la vessie et est responsable de 75% des cancers du poumon.
Les nombreux agents mutagènes présents dans les cigarettes augmentent la fréquence de mutations lors de la division cellulaire et peuvent mener à la contraction de tumeurs. Les mutations qui se déroulent dans les cellules sont aléatoires et la survenue d’un cancer l’est donc aussi. Elle peut être influencée par des éléments extérieurs ou génétiques. On ne peut influer sur notre ADN, en revanche, nous pouvons mettre en œuvre des mesures préventives afin de nous protéger. La principale mesure de prévention contre ces cancers est donc de s’abstenir de fumer.
Comment soigner et prévenir un cancer ?
Il existe de nombreuses mesures de prévention contre les cancers, certaines assez basiques : mettre de la crème solaire pour se protéger des UV (agent mutagène), faire des mammographies, des tests génétiques s’il y a des antécédents médicaux dans la famille (dépistage), ne pas fumer…
La vaccination peut également être une mesure préventive contre les cancers qui résultent de l’infection par un virus. C’est le cas du cancer du col de l’utérus. Ce vaccin permet de réduire le risque de contracter des lésions précancéreuses liées au papillomavirus et est conseillé aux jeunes filles à partir de 11 ans et, depuis peu, également aux jeunes hommes. Contrairement à certaines idées reçues, le papillomavirus peut aussi infecter les hommes et leur provoquer des cancers génitaux. C’est pourquoi il est important que les hommes et les femmes se fassent vacciner, afin d’éviter la transmission du virus.
Entretenir une bonne hygiène de vie est également essentiel. En effet, cela réduirait le risque de cancer de moitié. Ainsi, ne pas abuser de l’alcool, ne pas fumer, faire du sport (1h15 à 2h30 par semaine), avoir une alimentation équilibrée… est essentiel. L’obésité, la sédentarisation, le tabagisme et l’alcool sont en effet responsables d’un décès sur deux dû au cancer.
Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs manières de soigner un cancer.
Les cellules cancéreuses peuvent êtres reconnues et éliminées par le système immunitaire. Cependant, elles peuvent aussi s’y soustraire en inhibant son fonctionnement. Pour cela, les cellules cancéreuses présentent des récepteurs qui inhibent les lymphocytes, chargés de détruire la cellule. L’immunothérapie peut diminuer ces effets par différentes méthodes : le vaccin thérapeutique, qui stimule la réaction immunitaire du patient, ou l’injection d’Anticorps monoclonaux, qui visent à empêcher la prolifération cellulaire.
La chirurgie comme traitement des cancers est également répandue. L’ablation consiste à retirer la tumeur, un organe ou une partie d’un organe. Selon l’étendue de la maladie, le chirurgien retire la tumeur, mais souvent également l’organe atteint s’il est envahi par les cellules malades. Par sécurité, une marge de tissus sains est aussi retirée.
La chimiothérapie est un traitement consistant en l’administration de médicaments agissant sur les cellules cancéreuses, soit en les détruisant, soit en les empêchant de se multiplier.
En exposant le malade à des rayonnements, les cellules cancéreuses peuvent être détruites : C’est la radiothérapie. Elle peut être associée à la chirurgie ainsi qu’à la chimiothérapie.
La croissance de certains cancers, comme ceux du sein ou de la prostate, est favorisée par des hormones. On dit que ces cancers sont hormonosensibles ou hormonodépendants. Le principe de l’hormonothérapie est de rendre inopérantes les hormones qui influencent la croissance d’une tumeur.
Afin d’aider les malades, les dons d’organes, de sang ou de moelle osseuse permettent de sauver des vies. La banque nationale française de sang est actuellement en manque de sang: si vous êtes majeurs et éligibles, prenez rendez vous sur https://mon-rdv-dondesang.efs.sante.fr/
La douleur :
La douleur ressentie par les patients peut avoir plusieurs origines : le cancer en lui-même, les traitements, les examens médicaux (piqûres, prélèvements, perfusions, palpations…)
La tumeur en elle-même n’est pas douloureuse : il s’agit d’un amas de cellules. Ce qui peut être douloureux en revanche, est lorsqu’elle s’attaque à une partie sensible du corps.
Il existe différents types de douleurs :
- Inflammatoires : ces douleurs sont liées à une réaction immunitaire provoquée par l’organisme et dirigée contre le tumeur qui s’est attaquée à un tissu, un os…
- Mécaniques : ces dernières surviennent lorsque la tumeur empêche les cellules de l’organe ou d’une partie du corps d’accomplir leur fonction et donc altère leur fonctionnement.
- Neuropathiques : elles apparaissent lorsqu’une métastase ou une tumeur s’attaque au système nerveux. Il peut s’agir de la compression d’un nerf ou de la moelle épinière.
Les traitements sont utiles pour tenter d’éliminer les tumeurs et d’apaiser la douleur, mais ces derniers sont souvent douloureux. Ils sont en effet à l’origine de nombreux effets secondaires : chute de cheveux, irritation de la peau, vomissements, diarrhée, fatigue…
Chaque traitement provoque des douleurs différentes, qui varient aussi d’un patient à l’autre.
Le chirurgie par exemple, est à l’origine de douleurs aiguës post opératoires, dues aux incisions, manipulations… qui disparaissent généralement quelques jours ou semaines après l’opération. De plus, en cas de section des nerfs durant l’intervention, des douleurs peuvent apparaître, parfois plusieurs années après.
La radiothérapie, quant à elle, cause le plus souvent des douleurs chroniques et des brûlures. Des tissus sains peuvent en effet être touchés et ne plus fonctionner de la même manière.
Enfin, la chimiothérapie ne ciblant pas une partie du corps en particulier, elle peut affecter des cellules saines. Ce traitement provoque parfois des douleurs buccales, neuropathiques, sur la peau…
Et psychologiquement ?
Ces effets secondaires sont difficiles à gérer physiquement mais également psychologiquement. La fatigue, par exemple, est dûe à la fois au poids des traitements, des effets secondaires, mais également à l’anxiété liée à la crainte de l’évolution de la maladie. C’est pour cela que le soutien des proches est essentiel pour les patients. Bien que les médecins soient aujourd’hui capables de soigner de nombreux cancers, de nombreux décès sont encore à déplorer chaque année.
Rémission, récidive et guérison ?
Un patient est en rémission lorsque son état de santé s’améliore suite aux traitements reçus. Cependant, rémission ne signifie pas guérison : la rémission est une étape vers la guérison.
Une récidive désigne une rechute du cancer : de nouvelles tumeurs et métastases se sont formées. De nouveaux traitements sont alors nécessaires pour combattre la maladie.
A l’issue d’un certain nombre d’années (environ 5), en fonction du type de cancer et de l’individu, et si aucune récidive ne se manifeste, la guérison du patient peut être déclarée.
Recherche et développement ?
La recherche porte sur plusieurs domaines : les traitements, les dépistages, la prévention… Grâce aux progrès de la recherche, un cancer sur deux peut être soigné. Le but de la recherche est d’avoir une meilleure connaissance de la maladie ; non seulement de découvrir des traitements adaptés, mais aussi de trouver des méthodes de dépistages plus efficaces que celles dont nous disposons aujourd’hui.
La thérapie génique, par exemple, est un traitement expérimental qui consiste en l’insertion d’un gène fonctionnel dans une cellule afin de remédier à un gène défectueux. Le gène inséré peut alors produire la protéine pour laquelle il code, essentielle au bon fonctionnement du corps humain. Le nouveau gène est acheminé grâce à un “vecteur viral” qui utilise les capacités du virus à intégrer leur ADN dans une cellule. Cette thérapie est encore expérimentale et ne peut, à l’heure actuelle, être prescrite en dehors d’essais cliniques.
Les quatre mots clés de cette recherche mis en avant par l’Institut National du Cancer sont : Comprendre, Prévenir, Détecter, Soigner.
Tous touchés par les cancers ?
Malheureusement, les adultes ne sont pas les seuls touchés par le cancer. Bien que ne représentant que 1 à 2% des cancers, les cancers infantiles existent. Les principaux cancers contractés sont la leucémie, les cancers du cerveaux, les lymphomes. Grâce à la recherche et au progrès médical, 4 enfants sur 5 sont soignés. Le défi est de parvenir à trouver des traitements qui combattent la maladie, tout en en limitant les séquelles. La recherche concernant ces cancers se poursuivent, les cancers étant la deuxième cause de mortalité chez les moins de 15 ans
Glossaire:
ADN: acide désoxyribonucléique. Se trouve dans le noyau des cellules, contient l’information génétique. L’ADN est composé de nucléotides: A, C, T et G, qui sont associés par paires ( A avec T, C avec G)
Gènes: portion d’ADN. Il code pour une ou plusieurs protéines (c’est-à -dire qu’il permet sa formation) et permet donc la manifestation d’un caractère héréditaire.
Mutation: lors de la réplication de l’ADN, si un nucléotide n’est pas associé avec son binôme, c’est une mutation. Exemple : si A est associé avec C au lieu de T.Agent mutagène: agent physique ou chimique dont l’action entraîne une augmentation de la fréquence des mutations.
Ambre Naveau, Terminale 1
illustration réalisée par Karen, membre de l’équipe de Paradoxe. Le schéma est propriété de la rédactrice.