Les deux papes, de Fernando Meirelles, est un film s’inspirant de faits réels et relatant la naissance d’une amitié étonnante entre l’ancien pape très conservateur Benoit XVI et l’actuel, plus progressiste, François, joliment interprétés par Anthony Hopkins et Jonathan Pryce, le tout agrémenté d’une pointe d’humour.
Tout commence en 2012 quand le cardinal argentin Bergolio, en désaccord avec le pape, demande à ce dernier la permission de démissionner. Benoit XVI, quant à lui, songe à la renonciation et voit en Jorge Mario Bergolio son successeur. Débute alors une longue discussion entre deux opposés, exposant leurs passés, leurs valeurs ainsi que leurs visions du monde.
Ce film ne raconte pas réellement une histoire, il nous propose seulement de prendre part à la conversation de deux chefs du Vatican, impression renforcée par les gros plans sur leurs visages et la caméra filmant de telle sorte que l’on croirait cheminer avec eux dans les jardins de la résidence papale puis dans le Vatican, ainsi qu’à la réflexion sur le rôle de la religion dans la société et les conflits, notamment celui des jésuites lors de la junte militaire de 1976 à 1983. Le film permet également de mieux cerner les deux derniers chefs du Vatican (dans leurs fonctions comme dans leur quotidien), bien que les personnages soient assez caricaturés et se limitent à ce que beaucoup savent déjà. Les causes du retrait de Benoit XVI sont également remises sur la table avec la polémique concernant la pédophilie. Néanmoins, bien que le sujet soit légèrement abordé, il n’est qu’effleuré et aurait mérité bien plus d’attention.
Finalement, Les deux papes est une bonne approche, avec un jeu d’acteur d’une grande qualité, pour ceux qui ne connaîtraient que peu ces deux personnalités mais, pour les autres, ce ne serait qu’un petit rafraîchissement de mémoire assez comique.
Par Ludivine Million, 1e1