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Processus de création d’un vaccin

Alors que vous vous ennuyez en ce début des pires vacances jamais vécues grâce au confinement, …sachez que moi aussi. Du coup, je vous présente les différentes étapes de fabrication d’un vaccin, parce que tout rentrera (a priori) dans l’ordre si les scientifiques en trouvent un, et nous, on ressortira. 

Petit rappel : un vaccin consiste à présenter un extrait de virus/bactérie à votre corps pour qu’il « apprenne à se défendre » et soit donc apte à faire face le jour où il sera vraiment « attaqué ».

Sachez d’abord qu’on distingue deux phases : la fabrication biologique de la substance active du vaccin, suivie de la fabrication pharmaceutique

Lors de la première, on cultive les bactéries/virus/cellules/levures contre lesquels on veut se battre : cela consiste à développer des antigènes, dans un environnement de culture et sous contrôle : pH, stérilité, température entre autres, c’est essentiel pour garantir la stabilité de ce contre quoi on lutte, et donc l’efficacité de nos armes. Ceux-ci vont constituer une banque de germes.

Cela dure 2 à 90 jours, mais accrochez-vous car ce n’est même pas le plus long du processus. A partir d’une petite quantité de solution cellulaire, on parvient à produire des millions de vaccins, soyez impressionnés. En revanche une fois dans votre corps, la multiplication de l’agent infectieux est impossible, il n’y a donc pas de danger pour qu’il se retourne contre vous (youpi). On remarque qu’ici, une utilisation de tout ou partie du pathogène est envisageable ; on peut aussi choisir seulement un ou plusieurs antigènes, dans l’idéal on sélectionne des protéines inoffensives mais qui stimulent tout de même la réponse immunitaire chez le vacciné. 

Ensuite, on vient extraire, ou « récolter » les antigènes produits. Ceux-ci doivent être purifiés : cela se traduit par une élimination des impuretés et une concentration du produit. Vient alors l’étape d’inactivation, qui consiste à maintenir les propriétés immunologiques du pathogène, tout en supprimant sa pathogénicité : il faut évidemment rendre inoffensif le virus/bactérie, mais de sorte à ce qu’il puisse quand même déclencher une réponse immunitaire de la part de votre corps. (On distingue alors les virus et bactéries atténués de ceux rendu totalement inertes.)

A présent on formule le vaccin à partir de l’antigène : on rassemble en un seul composant les différences substances antigéniques, éventuellement pour créer un vaccin combiné. On y ajoute des stabilisateurs et conservateurs, voire des adjuvants dont le rôle est d’augmenter la réponse immunitaire du corps. S’ensuivent plusieurs étapes dont la lyophilisation (on ôte l’eau du composé). 

La libération du lot a alors lieu : on valide les tests qualité et conformité. Cela dure jusqu’à un an, en premier par l’entreprise qui crée le vaccin puis par les autorités de santé (encore 2 mois), et enfin chaque pays doit autoriser la distribution sur son territoire.

Problème : les virus mutent perpétuellement, il est donc nécessaire d’adapter régulièrement le vaccin proposé pour optimiser son efficacité. 

Point info : chez l’être humain, deux réponses immunitaires ont lieu : l’innée et l’acquise, dite adaptative. La première se déroule indistinctement quel que soit l’élément pathogène et est rapide, alors que la seconde prend plus de temps et est « facultative », elle requiert la reconnaissance de l’agent infectieux. Pour faire simple, chaque individu dispose de très nombreux lymphocytes (B et T pour les experts), qui reconnaissent une « certaine forme » grâce à leurs récepteurs et anticorps pour ensuite maîtriser le danger reconnu. Cette forme correspond à l’antigène porté par un agent pathogène. Le but, quand on parle d’activer la réponse immunitaire, est de préparer ces lymphocytes à ce contre quoi ils pourraient devoir se battre. Pour réveiller les bons lymphocytes, il faut leur présenter la juste forme (protéine) qui correspond au virus/bactérie, mais également supprimer les substances qui nous rendent malades (dites pathogènes). Grâce à la mémoire immunitaire, si vous attrapez la maladie contre laquelle vous êtes vaccinés, le processus de guérison sera nettement accéléré et gagnera en efficacité. Les éventuels rappels servent à réactiver cette mémoire, qui n’est pas toujours valable « à vie », et à accentuer la réponse en terme d’intensité.

Voilà, vous pourrez maintenant dire à vos parents que la continuité pédagogique a été maintenue et que vous vous êtes bien cultivé·es ! 😊

Par Alexandra Michon, TS1

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