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Bons plans

Les fripes c’est chic

L’odeur du neuf, la vision de centaines de pièces alignées sur les portants, toutes identiques et que tout le monde finit par avoir… Aujourd’hui, la mode n’est plus au vêtement banal de la fast-fashion*, mais bien aux pièces originales et uniques de la slow-fashion*. Mais qu’est-ce que la slow-fashion me direz-vous ? Cet article a justement pour objectif de vous présenter cette tendance, ses avantages et ses quelques inconvénients (même s’il ne s’agit pas réellement d’inconvénients mais plutôt de contraintes qui rendent le shopping mille fois plus intéressant).

Etant une adepte de la slow-fashion, si l’on me demandait de la définir, je la résumerais en quelques mots : chiner*, imaginer, oser. Il y a mille et une façons de chiner : en friperie, en brocante, sur des sites de seconde main comme Vinted, dans les placards de vos parents ou grands-parents… Pour moi, chiner, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ça n’est pas chercher LA pièce qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Quand on chine, on farfouille. Sachez que si vous partez avec une idée précise en tête, vous ne trouverez jamais ! (ou alors la force est avec vous ce jour-là haha). La slow-fashion, « faire les fripes », c’est fouiller, farfouiller, sauter dans les bacs et s’engouffrer sous les portants comme si on cherchait l’entrée du monde de Narnia. Vous ne repartez pas toujours avec quelque chose (il faut y aller régulièrement, c’est la clé du succès : la chine est une histoire de volonté) mais quand vous trouvez, il ne vous reste plus qu’à laisser libre cours à votre imagination.

Et pour laisser votre imagination s’exprimer, il faut oser. Vous n’allez pas en friperie pour trouver un T-shirt en coton blanc basique (attention vous pouvez mais il y a plus intéressant à chiner), vous allez en friperie pour trouver une pièce unique, vous ne savez pas laquelle, il peut s’agir d’une veste en cuir des 90s, d’une chemise jaune poussin ou d’un bleu de travail. L’important est de se laisser aller, d’imaginer, l’audace est votre meilleure amie.

La première fois que je suis allée en friperies, il y a près d’un an, j’étais timide, je n’osais pas trop fouiller et me faufiler parmi les autres chineur·ses. Aujourd’hui, je chine avec passion, j’ose et je m’impose, j’ai mon style et je l’assume. Car oui, ce que vous trouverez en friperies ne correspondra pas toujours à ce que vous trouveriez à Zara ou H&M. Le style des fripes, c’est vintage, c’est rétro, c’est audacieux, les fripes c’est street* ou c’est chic en fin de compte. A vous de trouver le style qui vous correspond le mieux !

En dehors des pièces uniques que vous trouverez, la chine c’est aussi une ambiance, un univers particulier où audace et absence de jugement sont les deux piliers principaux. Quand vous entrez dans une boutique, la musique de fond emplit vos oreilles, l’odeur du vintage s’engouffre dans vos narines et vous contemplez les dizaines de portants l’air de vous dire « Passons aux choses sérieuses » (en vous frottant les mains si vous voulez, pour vous donner un air de serial chineur·se). Fouiller des heures dans les bacs à 1€, se laisser emporter par la vague de vêtements qui vous entourent… Si vous allez en friperies, je vous conseille de faire le maximum de boutiques pour avoir encore plus de chance de ne pas repartir les mains vides (il faut être motivé·e je vous préviens). Vous trouverez à la fin de cet article les bonnes adresses pour chiner, faites-en bon usage !

Concernant le prix des pièces en friperies, ils varient de 1€ (eh oui) à 10€ environ (parfois plus pour les plus belles pièces) dans les friperies Freepstar ou Guerrisol par exemple. En revanche, dans les boutiques MadVintage, les prix sont plus élevés, mais un coup de cœur reste un coup de cœur ! Sinon, vous pourrez toujours essayer de négocier avec le/la vendeur·se pour avoir une petite réduction (si le vêtement est abîmé, tâché…). Certaines fripes proposent parfois des réductions pour les étudiant·es.

Mais la slow-fashion, en dehors d’être une source de style et d’imagination immense, c’est aussi un engagement pour la planète. Aujourd’hui, l’industrie textile est la troisième industrie la plus polluante au monde, derrière les industries pétrolières et automobile et l’industrie agroalimentaire. En effet, la production de vêtements nécessite une consommation d’eau monstrueuse et pollue les lacs, rivières, etc. dans les pays producteurs et alentours. L’industrie textile, soutenue par la surconsommation, entraîne aussi l’utilisation de millions de tonnes de ressources non renouvelables (pétrole pour la fabrication des fibres synthétiques…) et est également souvent responsable de conditions de travail inhumaines (travail des enfants, journées de plus de 10 heures…). S’habiller avec des vêtements de seconde main et éviter d’acheter dans les grandes enseignes, c’est s’engager contre la fast-fashion. Personnellement, j’ai progressivement abandonné la fast-fashion, même si j’achète toujours mes chaussures neuves par exemple. Rien ne vous oblige à abandonner du jour au lendemain la fast-fashion, c’est une adaptation progressive !

Comme vous l’avez compris, la slow-fashion présente beaucoup d’avantages. Vous pourrez être sûr·e que personne n’aura la même garde-robe que vous, vous ferez des économies et agirez pour la planète et les autres ! Prenez votre courage à deux mains, et la prochaine fois que vous passez devant une friperie, osez !

Les bonnes adresses pour démarrer :

  • € Freepstar : 52&61 rue de la Verrerie, 20 rue de Rivoli, 66 rue St-Antoine (75004), 51 rue St-Denis (75001)
  • € Emmaus : 35 rue Quincampoix (75004)
  • € Guerrisol : 5 ave d’Italie (75005), 45 bvd de la Chapelle (75010), 19 ave de Clichy (75017), 96 bvd Barbès (75018)
  • €€ MadVintage : 41 rue de Rivoli, 46&66 rue St-Denis (75001), 27 rue Aubry le Boucher, 139 rue St-Martin (75004), 99 rue de Rennes (75006)

Le quartier du Marais est réputé pour être LE quartier des fripes à Paris.

Voici mes conseils pour bien commencer en friperies, n’oubliez pas de vous amuser ! 😉

  • Un tote bag pour éviter les sacs en plastiques
  • Une gourde (il fait souvent chaud dans les petites boutiques)
  • De bonnes chaussures (vous risquez de pas mal marcher)
  • Personnellement, j’emmène toujours une ceinture (sur moi ou dans mon sac) pour pouvoir imaginer des pantalons à ma taille etc.
  • Un petit goûter
  • Ne vous encombrez pas trop tout de même, il faut être à l’aise pour fouiller dans les bacs !
  • Vérifiez toujours l’état du vêtement (ça n’a pas toujours été fait) et s’il est abîmé, voyez s’il peut être réparé avant de l’acheter (et n’oubliez pas de négocier si c’est justifié !)
  • Ne vous faites pas avoir sur le prix d’un vêtement, certaines pièces ne valent pas réellement le prix affiché.

Si vous voulez rire, je vous conseille le compte Instagram qui concentre les pépites de Vinted : @lescassecouillesdevinted.

Pour qui ?Pour toustes les passionné·es de vintage ou simplement pour toustes celles et ceux qui sont motivé·es à chiner
Où ?Aux bonnes adresses !
Quand ?Pendant la pause déjeuner, le mercredi après-midi, sinon préférez le lundi, vendredi ou samedi à l’ouverture (les nouvelles pièces sont généralement livrées en début et fin de semaine).
Avec qui ?Avec un·e ou deux pote(s) : les boutiques ne sont pas très grandes et vous ne pourrez pas rentrer à douze…

Par Amandine Cotillon, TES2.

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