Paradoxe. Pour un nom de journal de lycée, ce nom peut paraître incongru mais pour nous, rédacteurs, il représente beaucoup. Chacun peut y voir une signification différente.
Il nous faut tout d’abord faire une petite étude de l’étymologie en tant que bon lycéen : ce mot vient du grec paradokson signifiant para, ou à côté, et doksa, l’opinion. Ainsi, il définit une opinion qui va à l’encontre de l’opinion communément admise selon le Robert.
Le paradoxe est omniprésent dans notre société, au point qu’il rythme notre quotidien. Prenons un exemple simple : le succès découle de l’amélioration, mais l’amélioration, elle, naît de l’échec. C’est un paradoxe en soi, et pourtant, nous avons tous expérimenté ce processus à un moment ou un autre. De nombreuses questions sociétales actuelles reposent elles aussi sur des paradoxes. Elles nous poussent à réfléchir et à jongler avec ces contradictions qui façonnent notre monde.
Avec des paradoxes, d’intrigantes images prennent vie. Nous avons beau les regarder des heures et des heures mais notre cerveau n’arrive toujours pas à comprendre comment ce dessin puisse être réaliste. Si vous voulez un exemple, regardez de plus près le logo de Paradoxe !
Même la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques a porté le fabuleux nom de Paradoxe ! Ce nom expose le paradoxe « entre une société qui se veut inclusive mais reste emplie de préjugés envers les personnes en situation de handicap » selon le comité Jeux Paralympiques. Avec 1,3 milliard de personnes handicapées dans le monde, soit une personne sur six, les mentalités doivent changer pour laisser place à plus d’inclusivité… et de concorde. Ce terme permet de souligner cette anomalie pour la combattre tout comme le journal du lycée est un lieu où, nous aussi, nous pouvons nous battre contre les préjugés qui pèsent sur notre génération : nous sommes motivés, travailleurs, ambitieux mais aussi amusants et créatifs !
Crédit : le comité Paralympique
En bonus pour le bac de français, le paradoxe est une figure de style qui associe des idées contradictoires. Son effet produit ? Faire réfléchir en attirant l’attention sur une contradiction intéressante. N’avez-vous jamais entendu un professeur dire avec un sourire en coin : « cet élève brille par son absence » ? Eh bien, c’est un paradoxe. Tout comme le « Je sais que je ne sais rien » de Socrate, pour ceux qui ont philosophie. Justement, la base de la dissertation ou de l’explication de texte en philosophie est de trouver un paradoxe pour expliquer la thèse d’auteurs qui répond à ce paradoxe.
Dans le domaine de la psychologie, lorsqu’il s’agit d’un paradoxe « interne », on parle d’un dilemme, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit de faire un choix difficile et de peser le pour et le contre. Lycée et collège représentent beaucoup de dilemmes à surmonter, allant des plus simples comme le choix du dessert à la cantine aux plus compliqués comme le choix d’une option ou d’une spécialité ou encore des plus ennuyeux aux plus stimulants tel que le choix de s’engager dans le journal de son école !
En parlant de choix, connaissez vous le paradoxe du choix ? Ce biais cognitif nous dit que plus nous avons de choix moins nous avons envie de faire de choix car trop de choix tue le choix. Alors petit conseil pour Parcoursup, limiter vos choix n’est pas si mauvais !
D’après Barry Schwartz, The Paradox of Choice: Why More Is Less (2004)
La physique, elle-même, est riche en paradoxes alors qu’elle est souvent perçue comme la science de la clarté et de la précision. Un exemple emblématique est celui du chat de Schrödinger. Cette expérience illustre que si un chat est enfermé dans une boîte avec un système qui peut le tuer, il est impossible de savoir avant d’ouvrir la boîte s’il est mort ou non. Dans la physique quantique, avant de voir le résultat, il est considéré à la fois mort et vivant. Ce principe très contre-intuitif permet aujourd’hui de créer des ordinateurs quantiques. Alors, peut-être qu’au fond, les paradoxes ne sont pas là pour être résolus, mais plutôt pour rendre la vie si intéressante !
Finalement, nous trouvons partout des paradoxes dans notre vie mais rien de tel que le nôtre, notre journal !
Julie Pellen (T5)