Paradoxe
Image default
Billets d'humeur

L’environnement : parlons-en autrement !

Aujourd’hui, entendre au 7/9 de France Inter ou au journal du 20h, qu’une énième catastrophe naturelle a dévasté une île en Indonésie, que Venise plonge sous les eaux ou encore que les feux de forêt en Amérique du Sud redoublent semble être devenu coutumier. Certain·es oseraient affirmer que ces évènements sont banalisés, qu’ils résonnent creux dans notre esprit, que nos réactions sont lacunaires et presque égoïstes, méprisantes puisque bien sûr, « ces catastrophes n’ont pas frappé à notre porte, cela ne nous concerne pas » (encore…). Toutefois, je pense que cette forme de passivité ou d’investissement seulement partiel dont les gouvernements pourraient être accusés ne trouve pas son origine dans des barrières géographiques, financières ou géopolitiques comme certains l’allèguent. Il me semble plutôt qu’elle constitue le témoin ou l’illustration du sentiment qui nous est à tou·tes commun : l’impuissance.

La crise climatique est une réalité ancrée dans nos sociétés actuelles ; il est en effet certain que les pôles fondent ou que le niveaux des eaux montent, mais le voyez-vous ? Dans votre vie quotidienne, voyez-vous ces îles indonésiennes être submergées par la mer ou bien les glaciers islandais reculer à vue d’œil ? Souvent, les conséquences du réchauffement climatique sont trop distantes, trop imperceptibles. Nous ne parvenons pas à les interpréter, à réaliser quels impacts elles ont ou pourraient avoir, à quel point elles sont menaçantes. Nous sommes impuissants face à ces problèmes planétaires et ne savons que faire. Les gestes que nous pourrions tous faire dans notre quotidien n’apparaissent pas comme la solutions à ces situations de crise et nous semblent incohérents face à l’ampleur du problème. Pourtant, c’est bien par là qu’il faut commencer ; changer nos comportements. Mais comment agir, comment changer si la destination finale n’est pas définie dans nos esprit ; si nous ne comprenons pas pourquoi nous passons par ce chemin-ci ou celui-là ? 

C’est pourquoi il me semble primordial dans cette lutte, de réfléchir au pourquoi du comment, d’assimiler notre environnement pour adapter nos actions et comprendre leur portée. Agir passe d’abord par penser pour fixer les objectifs !

Aujourd’hui, j’aimerais vous exposer un moyen d’information qui est souvent oublié ou du moins sous-estimé : l’art. En effet, l’art transporte des messages. Que ce soit tableaux, sculptures, land ou street art, il nous invite à réfléchir, à comprendre l’implicite que l’artiste a caché dans son œuvre, ce qu’il a voulu exprimer. Aujourd’hui, de nombreux artistes s’engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique avec comme commun objectif de faire changer les choses. Mais quel est le pouvoir de l’art ?

L’art est tout d’abord l’expression de l’âme de l’artiste, puisque celle ou celui-ci dévoile et expose ses sentiments ; parfois comme dans un livre ouvert, d’autre fois cachés dans l’implicite. Il ne va pas sans dire qu’une œuvre d’art suscite également les sentiments de celle ou celui qui la regarde. Colère, douceur, vivacité, mélancolie, horreur, toutes ces émotions sont souvent éveillées lorsque l’artiste évoque, dans son travail, des expériences qui nous touchent personnellement. Alors qu’aujourd’hui les études montrent que les données scientifiques concernant le réchauffement climatique perdent en puissance, l’art se fonde sur la théorie que l’émotion suscite l’action et se pose comme une solution pour réveiller notre intérêt dans l’environnement. Ainsi, en rassemblant les conceptions de chacun·e, notre action aurait une bien plus grande portée : « la diversité fait la force ! »

Par ailleurs, l’art est une expression universelle, qui au-delà des langages parlés dans le monde, peut être compris de tou·tes. Accessible à tout un·e chacun·e, l’art peut ouvrir la compréhension n’importe quel sujet, à première vue complexe. Ainsi, les conséquences du réchauffement climatique peuvent être représentées, caricaturées ou imagées dans des musées ou dans les rues pour qu’ainsi, n’importe qui, venant de n’importe où, puisse prendre conscience de la situation des antipodes du globe. L’art est un réel vecteur de communication et permet de tisser des liens entre le scientifique et l’artistique, le pragmatique et l’imaginaire, le factuel et le visuel. Reprenant presque l’adage des œuvres classiques « plaire et instruire », les artistes associent la fonction didactique et distractive de l’art pour véhiculer des messages universels à travers le monde sur le sujet qui est aujourd’hui au cœur de nombreux débats. Dans un monde où les liens sociaux se raréfient, où le pouvoir de la parole est parfois habilement perverti mais où la communication est véritablement le cœur même des sociétés, l’art permet de garantir un dialogue continu : un dialogue d’imagination.

Enfin, l’art est une discipline ancestrale qui a toujours devancé les consciences et suscité la réflexion, en provoquant, en choquant ou en réveillant des débats. Parfois avant-gardistes, les artistes proposent une ébauche, une observation, une interprétation de sujets contemporains et actuels et nous invitent alors dans un monde de pensée, de réflexion et d’imagination où l’on est capable d’imaginer un meilleur futur pour notre planète – par exemple !

Pour conclure, je ne peux vous donner qu’un unique conseil : soyez curieux·se ! Ne restez pas enfermé·e, ouvrez-vous au monde ! Ne vous restreignez pas au point de vue d’Internet ou à celui de vos parents : documentez-vous, cherchez des sources différentes, allez voir des expositions, promenez-vous dans la rue, gardez toujours les yeux ouverts pour comprendre votre environnement. Osez partir à la recherche de nouveaux points de vue pour vous forger votre propre opinion ! N’ayez pas peur de parler de sujets épineux, l’échange et le dialogue mènent toujours à la réalisation des plus beaux projets ! Fixez-vous des objectifs et engagez vous pour sauver notre planète !

La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit.

Oscar Wilde

Par Anaële Ansart, 1e5

En lien...

La supercherie des trottinettes électriques

PARADOXE

Picasso et ses démons

PARADOXE

Les fripes c’est chic

PARADOXE