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Passion Piano : Symphonie sur le bout des doigts

Objet apparu au début du XVIIIe siècle, admiré la plupart du temps, redouté par certain•e•s, le piano s’inscrit dans l’imaginaire collectif comme l’instrument de base par excellence, celui sur lequel on peut tout jouer, tout interpréter, celui sur lequel les plus grand•e•s artistes des siècles précédents se sont appuyé•e•s pour composer. Mozart, Liszt, Chopin, Beethoven…toutes ces stars internationales de la musique classique étaient pianistes de formation et il n’est pas exagéré de dire que le piano, encore aujourd’hui, est l’un des instruments les plus plébiscités par les jeunes ou moins jeunes musicien•ne•s. En effet, aujourd’hui, 32% des Français•e•s disent en jouer de temps en temps. Ils/elles jouent sur clavier électronique, piano droit qui, lui, contient dans son mécanisme le système des cordes frappées par de petits marteaux, ou piano à queue qui est plus long et possède un son davantage complexe et pur à l’oreille. 

Sa pratique n’est pourtant pas évidente ; l’un des plus grands pianistes du XXe siècle, Glenn Gould, affirmera en effet que « La technique du piano est en vérité très simple, mais il faut des années pour la maîtriser ». 

Mais pourquoi le piano fascine-t-il autant ? Être passionné•e de piano, qu’est-ce que c’est ? Nous avons pu interviewer Alexandre, pianiste en herbe, 16 ans, élève de Blomet en première, et que l’on peut assurément compter parmi les passionné•e•s du piano ! 

Paradoxe : Bonjour Alexandre, merci d’avoir accepté cette interview. Comment cette passion, le piano, est-elle entrée dans ta vie ? 

Alexandre : Bonjour Paradoxe ! J’ai toujours été passionné, fasciné devrais-je dire, par la musique, j’en écoute beaucoup depuis tout petit, mais je ne pensais pas trop que la pratique d’un instrument était faite pour moi. La guitare éventuellement me tentait un peu. Ma mère jouait un peu de piano sur un clavier que nous avions à la maison. Mais tout cela ne m’intéressait pas alors. Jusqu’au jour où je ne sais pourquoi, je me suis assis devant ce clavier et j’ai joué plusieurs heures. C’est alors devenu une évidence, il fallait que j’apprenne à jouer de cet instrument. C’était il y a trois ans, et je ne me suis jamais arrêté depuis !

P: Une révélation donc ! Et comment se traduit alors aujourd’hui concrètement ta pratique ? 

A : Je prends des cours avec un professeur particulier une heure par semaine. Ce n’est certes pas aussi « scolaire » ou cadré que le conservatoire, mais ça me va très bien puisque je peux étudier ce que je veux et aller plus ou moins vite dans mon apprentissage. Je peux choisir les styles de musique que je veux interpréter et trouver ma façon de les interpréter. Je n’ai jamais eu à prendre des cours de solfège en tant que tel, j’ai appris à lire une partition mais cela suffit pour jouer ce que je veux. Mon pêché mignon, je le reconnais, ce sont les musiques rapides, lorsque mes doigts courent à fond sur le clavier ! Je peux trouver ce genre de rythme aussi bien dans des morceaux « pop » actuels qu’auprès des grands maîtres du piano. Frédéric Chopin et Franz Liszt par exemple ont beaucoup composé avec des effets de rapidité dans leurs œuvres. Pour jouer tous ces morceaux, je n’ai pas l’entraînement fastidieux que l’on peut s’imaginer. Lorsque je suis assis au piano, loin de moi gammes et autres exercices sans intérêt : je joue toutes les musiques que je connais pour développer ma technique et je retravaille les morceaux en cours. L’important pour moi et pour que ça me plaise toujours, c’est que ce soit varié. 

P : Quels sont tes souvenirs les plus mémorables au piano, en plus bien sûr de cette révélation ?

A : En trois ans, je n’ai pas encore eu le temps d’avoir beaucoup de souvenirs ou d’évènements très particuliers, je dois dire. Je citerais peut-être ce moment où, en vacances, j’ai pu jouer sur un beau piano et les passants se sont arrêtés pour m’écouter. C’était une vraie fierté aussi, tout comme lorsque j’ai réussi à interpréter les cinq premières minutes du Troisième mouvement de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven. C’est une pièce magnifique, mais si technique… 

P : Tu sembles parler des pièces de Beethoven avec admiration… Est-il un de tes « modèles » ? Sinon, qui sont-ils ? Peut-être en as-tu aussi dans la fiction, dans une série, un film…

Je ne considère pas particulièrement Beethoven comme un de mes modèles. J’ai en fait deux autres « modèles » que j’admire et qui me permettent aussi de rester motivé. D’abord le grand Lang Lang, le meilleur pianiste du monde, je crois. Il joue avec une rapidité, une virtuosité incroyables, ce que j’aime particulièrement. Ensuite, j’apprécie beaucoup aussi Peter Bence, pianiste américain qui utilise le piano de toutes les manières possibles : taper dessus pour représenter une batterie, gratter les cordes du piano pour avoir un son semblable à celui d’une guitare… Il poste des vidéos sur Youtube pour montrer son travail, c’est vraiment intéressant. Sinon, il y a en effet une série que j’aime beaucoup et qui m’a même motivé à commencer prochainement les concours, c’est Your lie in April, l’histoire d’un garçon qui a tout donné pour le piano et qui fait beaucoup de concours. Cet anime me motive beaucoup aussi à poursuivre ! 

P : Finalement, qu’est-ce que ça t’apporte de jouer du piano ? Pourquoi es-tu passionné ? 

Selon moi, la musique, en particulier le piano, est un moyen de se libérer des poids plus ou moins importants que l’on rencontre, une façon de s’évader quelque temps… Si je ne faisais pas de piano, je ferais certainement un autre instrument, je vois vraiment la pratique de la musique comme le loisir qui me plaît vraiment, même si je ne pense pas devenir professionnel. Peut-être le violoncelle me tenterait-il…

Si toi aussi tu as envie de te (re)mettre au piano : 

Pour qui ?Tout le monde, tous les âges, toutes les classes…
Comment ? Où ?Au conservatoire, avec un prof particulier, avec des méthodes sur internet, avec des vidéos Youtube… Compter un peu plus de budget pour un prof particulier, tandis que le conservatoire reste assez sélectif, et que les vidéos Youtube permettent une pratique moins poussée. 
Quant à l’achat d’un clavier pour pianoter, comptez à partir de 60 euros pour un clavier fonctionnel, et parfois beaucoup plus pour un vrai piano.
Pourquoi ?Le piano semble être l’instrument qui a le plus de possibilités dans ce que l’on peut faire comme types de musiques : autant des musiques douces que rythmées et rapides, mais aussi de n’importe quel compositeur ou presque.
Qualités requises pour commencer ?Être motivé•e, et en vouloir vraiment pour progresser !
Difficulté majeure ?La coordination des deux mains qui permet toutes les nuances des morceaux.

Merci beaucoup à Alexandre, en Première, pour ses précieuses réponses à nos questions. Si vous aussi vous voulez partager votre passion, n’hésitez pas à vous manifester auprès de la rédaction de Paradoxe, via le compte Insta !

Dora Le Targat, T2

Sonate au Clair de Lune, 3ème mit, Beethoven
Peter Bence, Dance Monkey

Top 10 Piano Covers by Peter Bence

Your Lie in April

Article Your Lie in April d’Alexandre Raspaud

(Re)commencer en douceur le piano

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