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Crise sociale au Chili

Le Chili est le pays avec le PIB/habitant et l’espérance de vie les plus élevé·es d’Amérique Latine. Seulement, c’est un pays extrêmement inégalitaire, un des plus inégalitaires de l’OCDE (les 34 nations les plus riches) avec 1% de la population concentrant à elle seule 26% des richesses et une inégalité encore plus forte après impôts. Le prix de la vie au Chili est comparable à celui de la France mais les salaires ne suivent pas. Le salaire minimum est de 400 euros et le salaire médian de 750 euros. Le SMIC brut en France est de 1500 euros. Cependant, il ne faut pas oublier que le Chili a connu une croissance très forte avec une pauvreté passant de 40% en 1990 à 8% en 2017. Le Chili ne s’est jamais aussi bien porté et ne cesse de se développer. Alors pourquoi 1,2 millions de Chilien·nes descendent-ils et elles dans les rues depuis trois semaines, provoquant 25 mort·es, ainsi que l’État d’urgence ?

Tout a commencé avec la hausse du prix du ticket de métro le 6 octobre 2019 (le métro étant essentiel dans les grandes villes, plus qu’en France), valant un peu plus d’un euro. Cet élément déclencheur a provoqué le lendemain des manifestations d’abord étudiantes, puis le reste de la population a suivi. Les inégalités sont au cœur des revendications de la population. Le Chili est un pays où l’éducation et la santé sont privés. Les classes inférieures ont énormément de mal à vivre. Les riches quant à eux voient leurs conditions de vie s’améliorer. Ces injustices croient depuis la fin de la dictature (1990) et provoquent cette colère que PERSONNE n’avait vu venir, tout cela provoqué en parti par un libéralisme trop poussé.

Peut-on comparer cette crise avec celle des Gilets Jaunes ? Les deux mouvements sont différents. Les gilets jaunes ne représentent qu’une partie de la population : la classe moyenne et populaire vivant en périphérie avec un pouvoir d’achat qui a diminué. Cette population regrette un système social « à la française » qui n’arrive plus à répondre aux exigences des plus démuni·es comme ce fut le cas dans les années 60 et 70. En revanche, au Chili, il n’existe pas de nostalgie d’une époque où la situation aurait été meilleure, mais une volonté de combattre ces inégalités et de proposer un cadre constitutionnel nouveau. Cette volonté est insufflée par toute la population, contrairement au mouvement des GJ.

Quelle(s) solution(s) ? Le président chilien Sebastian Piñera a annoncé, dimanche 10 novembre, préparer un projet de modification de la Constitution, promulguée sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). « Je crois que des changements de la Constitution sont légitimes et nous allons en discuter », a-t-il déclaré dans une interview publiée par le quotidien El Mercurio. A voir si ces premiers changements arriveront à calmer les manifestations et surtout, à répondre aux demandes de la population. Certains politistes pensent que les changements doivent être radicaux : mettre la constitution à plat, changer tout le système. Cependant, afin de réussir ce projet, la relation avec le gouvernement doit être rétablie.

Problème ? Le problème est la perte de confiance des populations dans les femmes et hommes politiques. Bien qu’étant présent dans le monde entier, ce phénomène est plus fort au Chili. La population n’adhère pas aux institutions car généralement elle ne les comprend pas. Ceci provoque des difficultés pour les politiques pour proposer d’ambitieux projets, car la population ne veut plus se laisser guider. Il y a donc une nécessité de construire un récit national, un projet collectif pour le pays, un objectif vers lequel on essaie de tendre. Aujourd’hui, le gouvernement a beaucoup de mal à inspirer les chilien·nes et cela explique en partie les protestations.

Informations clé :

  • En Amérique du Sud, à l’Est de l’Argentine
  • 18 millions d’habitant·es
  • Capitale : Santiago
  • Seul pays d’Amérique latine membre de l’OCDE
  • Président : Piñera
  • Indépendance : 1810
  • Dictature de Pinochet de 1973 à 1990

Par « MONK », TES1

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