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Cinéma et séries

La Casa de Papel saison 3-4 : Y a d’la casse !

La série espagnole qui a fait grand éclat à sa sortie en 2017 et signée Alex Pina revient en force en 2019-2020 pour les saisons 3 et 4. Mais qu’en est-il ? on adore, on déteste, on crie au scandale (pour certains points il y aurait de quoi !) … petit débriefing. ATTENTION SPOILERS /!\

Rappelons-nous : nous étions restés sur cette image idyllique des Philippines où Raquel Murillo, l’ancienne inspectrice retrouve El Profesor ; riches comme Crésus, ils peuvent enfin vivre leur amour, tout le monde se trouve son petit paradis les poches remplies de billets et tout est bien qui finit bien ! 

Et là, Tokyo la tête brûlée a la bonne idée de quitter son île (en même temps deux ans sur un bout de terre paumé au milieu de l’océan avec pour seule compagnie trois cocotiers, quelques vacanciers de passage et deux locaux, ça fait long, même avec son copain…) et Rio le geek, trop malheureux, ne peut s’empêcher de l’appeler avec un satané téléphone satellite : ça ne rate pas, il se fait avoir par la police et c’est le grand retour des Dali en combi rouge !

La troisième saison débute à deux cent à l’heure mais l’on s’aperçoit rapidement que le schéma reste identique : un braquage où tout est calculé à l’avance et la police, menée en bateau ; ajoutons à cela des décors peu novateurs qui ne permettent que de renforcer cette impression. Mais le rythme reste toujours haletant, l’enchaînement des épisodes passionnants et avec l’engouement du début accompagné du plaisir de retrouver nos bons vieux braqueurs (plus quelques nouveaux qui finalement ne servent pas à grand-chose, excepté Palerme, cette tête à claques, qui n’est pas sans rappeler Berlin) le tout passe comme une lettre à la poste (car oui, il faut reconnaître qu’il y a tout de même de sacrées trouvailles).

L’apparition de la nouvelle inspectrice, Alicia Sierra, un personnage tellement enjôleur, ironique et manipulateur, dont le cynisme extrême et les coups sournois ne peuvent que nous faire sourire, apporte une note de piquant. De plus, bien que l’intrigue reste moins développée que pour les précédentes saisons au profit du psychologique, ce dernier apporte une certaine profondeur à cet opus en nous montrant que tout n’est pas noir ou blanc.

Les petits flash-backs avec Berlin sont également toujours appréciés, car bien qu’il soit quelque peu tordu et n’ait pas fait l’unanimité, ce personnage avait du mordant et un humour bien à lui.

​Arrive la quatrième saison et cette fois… la pilule NE PASSE CLAIREMENT PAS ! >: ( 

Ça commençait bien pourtant : les revirements de situation et les conflits intérieurs du groupe avaient attisé notre curiosité… mais le traitement réservé à Nairobi je dis NON ! Après des épisodes de souffrance, elle n’a même pas le droit de tirer sa révérence avec class et dignité tout cela à cause d’un psychopathe ! D’ailleurs, la majeure partie de cette saison se focalise sur le jeu du chat et de la souris entre ce maboul, déterminé à massacrer tous les atracadores et vouant une haine féroce à Nairobi (allez savoir pourquoi), et notre pauvre Agata Jiménez (sincèrement si je rencontre un jour les scénaristes, je n’hésiterai pas à leur montrer de quel bois je me chauffe !).

Nairobi, c’était une vraie cheffe efficace et charismatique, une combattante, toujours de bonne humeur et de bon conseil, plus réfléchie et moins impulsive que Tokyo et qui savait gérer d’une main de maître le groupe. Et surtout, c’était NOTRE FÉMINISTE de la banda, celle qui avait tenu tête à la misogynie et au machisme de Berlin avec son inoubliable « Empieza el matriarcado ! » ainsi qu’à Palerme et sa théorie complètement siphonnée du « Boum boum ciao ». Car il est vrai que certains membres du groupe ont bien souvent besoin d’une piqûre de rappel, notamment Denver comparant Tokyo à une Maserati ou Marseille assimilant la perte de Lisbonne à celle de sa chienne (Sorry les animalistes, mais même moi qui suis quasi végét et soutiens L214, je trouve ça moyen moyen…). 

S’il y a bien une chose qui marque véritablement, et pas dans le bon sens du terme, cette ultime saison (oui ! parce que pour moi, une saison 5 sans Nairobi c’est plus vraiment la Casa de Papel !) ce sera le supplice d’un personnage phare de la série qui aura eu droit à une mort pathétique alors qu’elle méritait largement mieux.

Malgré tout, on se doit de saluer la mise en scène extraordinaire et captivante car, en dépit des modèles similaires des quatre saisons, nous restons scotché•e•s à nos écrans rongé•e•s par le suspense. Je vous recommande donc vivement cette série, car malgré mes remarques très critiques (excusez mais je n’ai toujours pas digéré la mort de Nairobi, disons que si ça avait été Palerme, j’aurais fait plus de louanges), je suis quand même restée accro à la télé et mes petits dèj durent plus de 2h au lieu des 20 min habituelles (merci au confinement car en temps normal je n’aurais pas pu). Alors sortez les paquets de mouchoirs et faites hommage à cette héroïne en affrontant ces saisons, comme dirait la P*** Ama : « ¡¿Tenéis cojones si o no ?! »

Ludivine Million 1ère 1

Les plus ?Deux nouvelles saisons palpitantes dans lesquelles nous retrouvons nos Dali si attachants.
Les moins ?Un scénario peu créatif dans les grandes lignes et une bonne plâtrée de gros mots ; mais bon, après deux saisons on commence à connaître le style de la maison n’est-ce pas ?
Note : 4/5 P

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