« Le chef d’œuvre aux 7 millions de spectateurs. Enfin à Paris ! » Une troupe de 34 acteur·trices s’invite sur le plancher de la Seine Musicale pour nous faire plonger dans l’atmosphère des plus grandes salles de spectacles de Broadway !
Inspiré du roman de Michael Morpugo du même nom, Marianne Elliott et Tom Morris donnent vie à ce « cheval de guerre » (War Horse) avec magie et délicatesse.
Une histoire où l’amitié est une valeur forte : War Horse retrace la touchante histoire de l’amitié entre Albert et son cheval Joey. Alors que le loyer de la ferme familial représente déjà une astreinte importante, le père du jeune garçon gagne d’un pari un poulain dont Albert se charge de s’occuper. De nombreux tableaux montrent comment d’un simple regard, Albert parvient à instaurer un climat de confiance entre lui et le cheval pour finir par devenir inséparables. Toutefois, lorsque la Première Guerre Mondiale éclate en 1914, Joey est vendu à la Cavalerie puis envoyé en France pour défendre le front contre l’avancée des Allemands. Les liens affectifs tangibles et réels que les deux amis ont su tisser guideront Albert dans une mission périlleuse, où courage et amitié seront les deux seules notions portées dans le cœur du jeune adolescent. Cette belle histoire met ainsi en avant des valeurs qui sont souvent éclipsées et qui pourtant, permettent de réaliser l’impossible !
Une mise en scène singulière et magique : la plus grande particularité du spectacle, c’est bien sûr l’ingénieuse façon de représenter le cheval sur scène. Ainsi, des marionnettes de cuir et de poids de 2 mètres de haut et de plus de 60 kg prennent vie sous la direction de marionnettistes expérimenté·es et synchronisé·es dans tous leurs mouvements. L’objectif : réussir à reconstituer sur scène la psychologie et le comportement d’un véritable cheval ! Le pari est réussi : l’animal de bois s’anime sous nos yeux et les acteur·trices le font devenir plus vrai que nature. Le moindre mouvement des oreilles, l’agitation de la queue ou encore le hennissement sont reproduits avec un réalisme incroyable ! De la même façon, les acteur·trices donnent vie à des oiseaux de printemps ou même à une oie, qui vous fera tous·tes sourire !
Par ailleurs, cette fresque épique s’accompagne d’une toile musicale qui dynamise les tableaux et qui permet aux spectateur·trices d’encore mieux ressentir toutes les émotions suscitées. Ce spectacle est tout simplement une poésie portée par la musique et par le chant !
Un face à face avec l’histoire de la Grande Guerre : la violence des combats de cette guerre industrielle est extrêmement bien retraduite dans ce spectacle et mise en scène, lumières aveuglantes, fond sonore déchaîné et personnages éreintés permettent très bien de nous la faire ressentir. Le no man’s land, rendu infranchissable par des réseaux de barbelés, battu par le feu des mitrailleuses et la ligne de front continue qui sépare les deux camps empêchent la progression des personnages. Le/la spectateur·trice se prend au combat et ressent successivement peur, angoisse, joie et bonheur. Mais ce qui est le mieux représenté dans ce spectacle, c’est bien le conflit entre la cavalerie et les armes automatiques et chimiques dont cette guerre a été le théâtre. La faiblesse et l’incapacité à se défendre des chevaux face à ces engins meurtriers, qui caractérise les années 14-18 se font beaucoup ressentir tout au long des scènes. Ainsi, un tableau stupéfiant et choquant fut celui où un char d’assaut s’éleva contre le fidèle cheval Joey qui vécut toutes les horreurs de cette guerre.
Pour toutes ces raisons, je vous recommande vivement de prendre des places pour ce magnifique spectacle ! Que ce soit d’un point de vue historique, scénique ou bien musical, vous ne vous lasserez pas !
Pour qui ? | Pour toute la famille, enfants comme adultes ! Pour les passionné·es de théâtre, de musique ou tout simplement pour les curieux·ses ! |
Où ? | A la Seine Musicale, sur l’île Seguin à Boulogne-Billancourt. |
Prix ? | A partir de 30€. |
Autres infos ? | Le spectacle dure 2h45 avec entracte. Il est en anglais surtitré français et s’inspire du film de Steven Spielberg War Horse. |
Par Anaële Ansart, 1e5