Paradoxe
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Vie du lycée Parole de lycéen·ne

Pèlerinage des 1ère au Mont-Saint-Michel

  • Introduction

Imaginez une randonnée avec une promo entière idéale : des élèves motivés, une bonne ambiance, des animateurs sympas… Imaginez maintenant un pèlerinage avec une promo entière idéale : la messe en plein air, une veillée d’adoration, des temps spirituels… C’est mieux, non ? Eh bien c’est ce que les 1ères ont eu la chance de vivre cette année, du 16 au 18 octobre, sur les côtes de Normandie, jusqu’au Mont Saint Michel, sur les traces des pèlerins du Moyen-Âge, avec les moyens du Moyen-Âge, par la seule force de nos pieds et sans téléphone, une météo pas toujours clémente mais une irréductible volonté d’aller de l’avant. Nous espérons avec force que ce pèlerinage aura permis à tout le monde de profiter d’une leçon de vie, et surtout de sortir de sa zone de confort.

  • Petite chronique sur le programme des journées : 

Le pèlerinage a commencé ce lundi 16 octobre par un long trajet en car. Aux alentours de midi, alors que nous étions sur la route depuis 7h, nous avons aperçu la mer. Nous arrivions enfin!
En arrivant à Bréhal, nous avons directement rejoint la plage, pour célébrer la messe dans un cadre magnifique.

Après le déjeuner, nous nous sommes mis en route pour rejoindre nos lieux d’hébergement respectifs. Nous avons marché sur la plage, parfois même les pieds dans l’eau… Puis nous avons suivi un sentier côtier qui surplombait la mer alors que le soleil commençait sa descente. 

Si la promotion était divisée en deux, certains dormant à Saint-Pair et d’autres à Granville, nous avons tous pu profiter d’une soirée jeux avant d’aller nous coucher.

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Nous avons commencé la journée du lendemain par une marche silencieuse, rythmée par le roulis des vagues, avant de réunir toute la promotion pour une nouvelle messe les pieds dans le sable.

Nous avons déjeuné, avant de reprendre le car. Était enfin venu le moment tant attendu de la traversée de la baie ! 

Bien sûr, nous sommes restés attentifs à la marée montante, mais nous avons tous passé un superbe moment, les pieds dans l’eau, ou plutôt dans la vase, en avançant sous le soleil. Notre marche était ponctuée de petits récits, petites anecdotes de notre guide, comme par exemple l’histoire d’Elaine, qui a donné son nom au rocher Tombelaine, ou encore le récit des pèlerins qui sont venus dès le Moyen-Age au Mont-Saint-Michel, rapportant avec eux des petites coques décorées.

Avant d’arriver au Mont, nous avons fait face à la mer, qui reprenait lentement ses droits dans la baie. Elle formait un long bras devant nous, que nous avons traversé en rangs serrés, pour affronter le courant. C’est alors que nous avons pu contempler le Mont qui se dressait devant nous, imposant et majestueux, encore plus impressionnant dans la lumière rasante de l’après-midi.

C’est ainsi que nous avons traversé à nouveau la baie, en passant par la passerelle cette fois, pour rejoindre nos lieux d’hébergement.

Après le dîner, nous avons pu nous recueillir, pendant la veillée d’adoration, et assister à un témoignage, avant de rejoindre nos chambres.

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Ce troisième jour s’est avéré pluvieux, contrairement aux deux précédents. Nous sommes retournés au Mont Saint-Michel sous une pluie battante, si bien que, même affublés de nos ponchos, nous sommes arrivés trempés jusqu’à l’os.

Nous avons franchi l’enceinte du Mont, et sommes passés par les remparts, offrant une vue imprenable sur la baie et sur la rive opposée, pour rejoindre l’abbaye où nous avons célébré la messe. 

Nous avons pu profiter par la suite d’un temps libre sur l’heure du déjeuner. Certains en ont profité pour rapporter des souvenirs, et d’autres pour se réchauffer à l’aide d’une bonne crêpe…

Mais déjà sonnait l’heure du retour, et nous avons repris le car en direction de Paris.

  • Les perles de la marche 

Quel paysage somptueux que celui de la baie du Mont… La nature a repris ses droits, elle est plus puissante que l’homme et règne. Les courants imprévisibles, les sables mouvants, les marées sont autant de dangers à surmonter et à dépasser. La traversée est une expérience inoubliable pour les élèves (mais aussi pour les vêtements tout tâchés par des farceurs pas très délicats).
La traversée a été à l’image du pèlerinage : elle nous a permis de nous dépasser, de supporter les imprévus et les contradictions, les horaires épuisants, et d’avoir le sourire.

C’est une expérience humaine incroyable. Même les plus râleurs n’ont pu que s’avouer vaincus devant les paysages époustouflants, devant un esprit de groupe retrouvé, qui avait été un peu fragmenté par la distance entre les 2 classes du bâtiment central et celles du Pavillon.

Personne n’a rechigné à mouiller le maillot (et le short) pour traverser un fleuve quand les guides ont découvert que les passages habituels avaient été emportés par les courants, et c’était un beau moment d’unité.

L’ambiance était détendue, certains garçons (dont moi) en ont même profité pour se baigner, et sérieuse à la fois, avec les topos et tout le côté spirituel qui, pour ceux qui l’auraient trouvé contraignant, s’est révélé nécessaire pour nous rappeler que Dieu est avec nous tout le temps, quoi qu’il arrive et nous offrir une autre forme de beauté. 

Répartis en différents groupes, les élèves faisaient un topo avec leur animateur, et bien qu’ils aient été faits plutôt par lien de complicité, ils ont permis aux élèves de se confier un peu sur leurs vies personnelles, d’y réfléchir, dans le respect et le calme, pour prendre le temps de se poser face au bouillonnement de l’adolescence (qui s’est d’ailleurs réveillé le soir, inévitablement, quand vous êtes avec 3 copains dans votre chambre, vous n’allez pas vous coucher sagement).

Mais le plus important à retenir, c’est le sentiment de fierté qui vous envahit quand vous vous rendez compte que vous avez abattu environ cinquante-cinq kilomètres en 3 jours, parfois avec des vents contraires.

La conclusion à tirer, pour les plus crédules des promos suivantes, c’est qu’il vaut largement mieux venir que rester à Paris, quoi qu’il arrive. Vous ne le regretterez pas, à condition d’avoir un brin de volonté et des bonnes chaussures…

  • Les difficultés du pèlerinage : 

Si ce pèlerinage était très beau, et très fort à vivre, nous avons néanmoins dû subir quelques désagréments.

Par exemple, malgré les avertissements avant de partir, certains se sont vite rendu compte que leurs chaussures étaient trop petites, ou bien inadaptées pour la marche, leur laissant les pieds meurtris.
Nous avons également dû porter nos sacs pendant ces trois jours, et ils ont fini par peser lourd sur nos épaules, même si nous nous sentions comme de vrais pèlerins.

Nous avons fait face aux éléments capricieux de l’Ouest de la France (je ne dirais ni Bretagne, ni Normandie, nous en avons suffisamment débattu pour en arriver à la conclusion que personne ne serait jamais d’accord 🙂 ), soit la pluie, le froid… mais aussi le soleil ! Car, si nous étions équipés pour surmonter les averses, nous l’étions moins pour nous protéger des coups de soleil (eh oui, certains ont bien regretté de n’avoir pas pris de crème solaire).

Nous avons également été privés de nos téléphones, soit de musique, de séries, de réseaux sociaux; et le sommeil a parfois été un peu court… mais nous sommes tous revenus le sourire aux lèvres et la tête pleine de bons souvenirs !

  • Le pèlerinage 

N’oublions pas l’essentiel !

En effet ce voyage n’était pas des plus banals puisque ce n’était rien d’autre qu’un pèlerinage. Et oui, 3 journées de marche bien remplies de prières. Chaque journée était rythmée de temps de partage et d’une messe quotidienne.

Chacun a pu profiter de ce pèlerinage pour partager ses expériences et surtout réfléchir sur sa vie et son orientation. De plus les chants animés par la superbe chorale nous ont portés dans la prière et ont ajouté une véritable ambiance à ce pèlerinage.

 

 La nuit de mardi a été le point culminant de ce pèlerinage puisqu’en effet nous avons eu le privilège d’assister à un témoignage en direct, juste pour nous, d’un membre de la communauté qui accueillait une partie d’un groupe. Elle nous a fait part de son expérience et de son parcours spirituel. De recevoir un témoignage de cette envergure nous a montré à quel point notre vie peut changer par un simple appel…

Dans la même soirée, une soirée d’adoration était également proposée. Ce fut un moment très fort et une occasion pour certains de se confesser ou de parler au prêtre. Accompagnés par les doux sons de la chorale, nos prières et pensées montèrent haut dans les cieux. 

Quoi de mieux pour finir ce pèlerinage que de commencer la dernière journée de marche par 30 minutes complètes de silence. Difficile malgré tout, ce moment a su nous faire du bien à tous. Ce temps de silence a pu nous profiter: si certains admiraient les paysages ensorcelants de la nature, d’autres comblaient leur esprit de milles pensées qui jusqu’alors ne leur étaient jamais venues. Pour un dernier office, un lieu digne de son nom: l’abbaye du Mont-Saint-Michel a su remplir cette tâche. Malgré le froid qui nous glaçait les jambes, le son des flûtes des sœurs et le cadre exceptionnel a su pleinement nous consoler.
C’est donc avec un mauvais temps mais les yeux remplis d’étincelles et les cœurs de soleil que nous dîmes au revoir à ce magnifique Mont. Changés peut-être mais pour sûr heureux, ce pèlerinage a su égayer nos vies quoique déjà belles. 

En fin de compte nous sommes tous revenus vivants. Certes fatigués et tristes de quitter un lieu magique mais la tête remplie de souvenirs. Le retour a été plus dur que prévu. La reprise des cours a su comme toujours nous ramener à la réalité. Mais c’est avec joie et excitation que nous raconterons aux futurs premières ce qui les attend au pèlerinage du Mont-Saint-Michel.

Lisbeth Senetaire P5, Leeloo Bertrand P4, Emmanuel Peltier P2

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