Violet Evergarden est une light novel japonaise, type de roman japonais destiné aux jeunes adultes, écrite par Kana Akatsuki et illustrée par Akiko Takase. Elle est composée de trois tomes dont le premier a été publié en 2015. Une adaptation en une série “anime” par Kyoto Animation a vu le jour en 2018. Puis, deux films d’animation ont servi de conclusion au récit.
Pour ce qui est de l’intrigue, la Grande Guerre a enfin pris fin après quatre longues années de conflits. Le continent de Telesis, jusqu’alors fracturé entre le Leidenschaftlich et l’Empire Gardarik, renaît. Violet Evergarden est une jeune fille élevée comme une arme dans le but de gagner la guerre. Suite à sa dernière bataille, Violet se réveille dans un lit d’hôpital, amputée de ses deux bras. Il ne lui reste que les derniers mots de la personne qui comptait le plus à ses yeux, son Major. Cependant, elle n’en comprend pas la signification. L’histoire s’articule donc autour de la quête de Violet qui cherche désespérément à percer le sens de ces paroles que je passerai sous silence pour ne pas gâcher votre intérêt pour l’intrigue.
Tout en se rétablissant de ses blessures laissées par des années de combats, Violet commence une nouvelle vie en tant que “Poupée de Souvenirs Automatiques” dans l’entreprise CH Postal. Ce métier consiste à rédiger des lettres qui retranscrivent dans toute leur complexité les sentiments des habitants de Telesis en mots.
Ce récit initiatique entremêlé de drame psychologique et de romance aborde divers thèmes tels que le deuil, la culpabilité du survivant, la reconstruction des vétérans de guerre ou encore les sentiments amoureux et amicaux.
Selon moi, la gestion de la temporalité est particulièrement réussie. Ainsi, en seulement treize épisodes, le spectateur observe la subtile évolution intérieure de Violet. En effet, chaque rencontre dans le cadre de son nouveau métier opère des changements en Violet, amplifiés par ses souvenirs du passé. Celle qui était proche d’un robot ou d’une véritable poupée au début de l’histoire découvre son humanité au contact des sentiments humains. La métaphore d’une Violet plus machine qu’humaine au niveau psychologique est frappante physiquement du fait de ses bras mécaniques. La série “anime” nous livre une vision de ce qui fait de nous des êtres humains quelles que soient nos blessures ou nos pertes dont le catalyseur est, ici, la guerre.
D’un point de vue technique, Violet Evergarden est un chef d’œuvre d’animation. Que ce soit la conception des personnages, les paysages, la lumière ou l’attention portée aux détails, tout est sublime. De même, la musique est parfaitement adaptée aux différents passages des épisodes. L’atmosphère post-Première Guerre mondiale en termes d’avancées technologiques ainsi que le style vestimentaire proche de celui victorien créent une ambiance unique. Cet esthétisme singulier est intensifié par la création d’un nouveau monde reposant sur des puissances et enjeux politiques imaginaires.
Cependant, les origines des personnages secondaires comme principaux restent peu approfondies et auraient mérité quelques révélations supplémentaires. De plus, je ne conseillerais pas cette série “anime” aux personnes cherchant à éviter le sentimentalisme au profit de l’action. Celles-ci risqueraient de trouver l’intrigue ennuyeuse. En effet, Violet Evergarden possède un certain aspect méditatif qui permet de mieux s’imprégner des changements intérieurs de l’héroïne.
| Pour qui ? | Tout public |
| Les plus : | L’animation, les thèmes abordés, le cadre spatio-temporel |
| Les moins : | Le développement des personnages secondaires, le manque d’action |
| Note : | 4/5 P |
Enfin, la série “anime” ainsi que les deux films sont disponibles sur Netflix alors si vous cherchez une animation japonaise à regarder ou que cet article a éveillé votre curiosité, n’attendez plus et regardez-les !
Sources : Kyoto Animation, couvertures des DVD
Faustine Bruckert–Demozay, T3