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Articles de fond

Le froid ? Pas un problème !

Face aux basses températures, les animaux s’adaptent et ont des stratégies parfois impressionnantes : voyez par vous-même !

Un classique : le manchot empereur

Vivre plusieurs mois en Antarctique à -40°C, en se reproduisant et en couvant ensuite un œuf, le tout sans manger. Mission impossible ? Pas pour le manchot empereur !

Ses secrets :  

  • Sa silhouette : son corps fusiforme (= de la forme d’un fuseau) et des organes périphériques (ailerons, queue) de petite taille lui permettent d’avoir une surface de contact avec l’extérieur très réduite (15 à 30% inférieure à celle des oiseaux de même gabarit) pour limiter la perte de chaleur.
  • Un plumage isolant : tout d’abord, le manchot est l’animal qui a le plus grand nombre de plumes par cm2 de peau. Ces plumes courtes et raides, disposées en diagonale et imbriquées les unes dans les autres offrent aux manchots une protection imperméable et permettent d’éviter presque toute perte de chaleur.
  • Une épaisse couche de graisse : 2 à 3 cm d’épaisseur !
  • Un système de circulation sanguine adapté : veines et artères sont proches afin de permettre les transferts de chaleur. Par exemple, le sang des veines qui remonte des pattes et est donc plus froid, est réchauffé par celui qui descend dans les artères ; ainsi la température interne du manchot est maintenue. Lors de cette opération le sang dans l’artère s’est refroidi ; il y aura donc moins de transfert thermique avec l’extérieur notamment le sol, ce qui limite la perte de chaleur.
  • La technique ultime : la thermorégulation sociale : les manchots se serrent les uns contre les autres pour se tenir chaud, formant une « tortue» de plusieurs centaines d’individus. Ils bougent constamment de place, et chacun profite ainsi de la chaleur de la formation. Et ça marche ! Pour une température extérieure de -35°C, il fait 34°C au centre de la tortue.

Tête réduite : la musaraigne

A l’arrivée de l’hiver, la taille du crâne de la musaraigne réduit de 20% – et celle de son cerveau de 20 à 30% ! Cette réduction affecte également le reste de l’organisme, certains organes perdent de leur masse. Et au printemps, la taille du crâne augmente pour retrouver son volume initial en été.

Cette découverte étant relativement récente (les premières études datent de 2014-2015 et l’annonce de cette découverte au grand public d’octobre 2017), on ne sait pas vraiment comment cela se déroule ni pourquoi. Mais on suppose que c’est un moyen pour la musaraigne d’économiser de l’énergie. En effet, le cerveau est l’organe le plus énergivore et l’hiver la période de l’année où, du fait du froid, il y a le moins de nourriture disponible.

Belle au bois dormant : la grenouille des bois (Rana Sylvatica)

Pour l’hiver, cette espèce de grenouille qu’on trouve notamment au Canada et en Alaska s’enterre et hiberne. Du fait des températures négatives (-15°C), elle gèle. Littéralement.

Son cœur ne bat plus. Elle ne respire plus. Et une fois que les températures remontent, elle dégèle et reprend sa vie de grenouille.

Normalement, la congélation d’une cellule entraîne sa destruction. L’eau contenue dans la cellule gèle et forme de gros cristaux qui déchirent la cellule ; de plus les ions en solution dans l’eau ne gelant pas, ils restent dissous dans un peu d’eau non gelée mais dans des concentrations très importantes donc toxiques pour la cellule.

Alors que comment cela se fait-il que la grenouille ne soit pas morte ? Elle utilise des cryoprotecteurs (molécules qui baissent la température de solidification de l’eau et qui empêche les cristaux formés par cette solidification de croître), le glucose et l’urée ; ainsi elle ne gèle « qu’à » 65% et les cristaux de glace présents dans ses cellules restent petits et ne les endommagent pas.

Par « La Chouette », TS1

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