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ENClimaction

La question environnementale en jeu !

160 à 200 millions d’euros. C’est le montant estimé par la Caisse centrale de réassurance des dégâts causés par le cyclone Garance, qui a frappé l’île de La Réunion les 27 et 28 février 2025. Selon vie-publique.fr, cette catastrophe naturelle, classée comme un accident très grave, a fait au moins cinq blessés. Ces événements extrêmes, de plus en plus fréquents et intenses depuis le début du XXe siècle, sont une conséquence directe du changement climatique. Pourtant, malgré les alertes répétées des scientifiques et les mobilisations massives comme les marches pour le climat, un constat s’impose : les jeunes générations semblent se détourner progressivement de l’écologie. Mais comment expliquer ce phénomène ? 

Cyclone Garance : les dégâts à Saint-Denis, à La Réunion  ©Géraldine Blandin

Une enquête menée auprès de 173 élèves de l’École Normale Catholique révèle que 87 % d’entre eux se sentent concernés par le changement climatique. Cependant, 62 % des collégiens interrogés avouent se désintéresser complètement de cette cause. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. 

Tout d’abord, le mode de vie contemporain, marqué par la culture de l’instant, influence fortement les jeunes. Facilement séduits par la fast fashion, les smartphones dernier cri et les plateformes de streaming, ils peinent à adopter un mode de vie durable. Les alternatives écologiques, comme les vêtements éthiques ou les produits bio, souvent plus coûteuses et moins accessibles, ne sont pas toujours compatibles avec leurs habitudes de consommation. De plus, l’écologie exige des efforts sur le long terme, ce qui contraste avec la culture de l’instant et la recherche de la gratification immédiate, caractéristiques des générations Z et Alpha. 

Deux enfants sur leur tablette  ©Getty – miljko

Ensuite, l’éco-anxiété joue un rôle majeur dans ce désengagement. Les jeunes sont constamment exposés à des images de catastrophes naturelles, de pollution et d’espèces en voie de disparition. Cette avalanche d’informations anxiogènes peut provoquer un sentiment d’impuissance, voire de déni. Pourquoi agir à l’échelle individuelle si les gouvernements et les entreprises ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs climatiques ? Cette impression d’inefficacité décourage de nombreux jeunes à s’engager activement.

L’éco-anxiété, une crise existentielle pour certains adolescents  © evabec

Enfin, les campagnes publicitaires mettant en avant des produits « verts » ou « durables » sont souvent perçues comme du greenwashing, renforçant la méfiance envers les discours écologistes. Associées à des messages culpabilisants, ces campagnes éloignent les jeunes de l’action plutôt qu’elles ne les motivent.

Le greenwashing, Image issue de l’ouvrage Designing for Sustainability: A Guide to Building Greener Digital Products and Services, O’Reilly Media.

Face à ce constat, il est crucial de proposer des initiatives concrètes, accessibles et porteuses de sens pour mobiliser les jeunes. C’est la mission que s’est fixée l’ENClimaction, le groupe écologique de l’École Normale Catholique. Créé par et pour les élèves, ce collectif vise à sensibiliser la communauté scolaire aux enjeux environnementaux et à transformer l’établissement en un lieu de vie plus vert et durable. 

Parmi les projets phares de cette année, l’ENClimaction organise une brocante solidaire lors de la fête de l’école. Le concept est simple : collecter des objets inutilisés comme des vêtements, des livres, des gadgets auprès des familles pour les revendre à bas prix. Les fonds récoltés serviront à acheter et à planter le premier arbre du groupe dans la cour de récréation. Un geste symbolique, mais fort, qui incarne la volonté de préserver la planète à l’échelle locale. 

 

Cette initiative a plusieurs objectifs : 

  • Lutter contre le gaspillage en redonnant une seconde vie aux objets. 
  • Sensibiliser à la surconsommation et à ses impacts environnementaux. 
  • Créer du lien social en réunissant élèves, parents et professeurs autour d’un projet commun.

Les élèves de Blomet en pleine action

Ainsi, l’essence même de l’ENClimaction réside dans sa volonté de prouver que les jeunes ont un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique. En proposant des projets concrets et accessibles, le collectif redonne du sens à l’engagement et montre que l’écologie peut être à la fois ludique, solidaire et efficace. Si vous aussi vous souhaitez agir pour la planète, n’hésitez pas à déposer vos objets inutilisés dans le bac prévu à cet effet dans le bureau de M. Colaiacovo. 

Par ailleurs, l’ENClimaction ne se limite pas à cette brocante. Le groupe promeut également des habitudes éco-responsables au quotidien, à travers des actions simples et innovantes. Sur Instagram (@enclimaction.blomet), les membres partagent des astuces pour adopter un mode de vie plus durable, tout en informant sur les enjeux climatiques. De même, si vous êtes sincèrement engagés pour cette cause, pourquoi ne pas les rejoindre ?

Angleina YE (T3)

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