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La rédac' Articles de fond

L’éco-anxiété, le nouveau mal du siècle

Avez-vous déjà ressenti de la crainte à l’idée d’affronter la menace climatique qui pèse sur notre planète, que ce soit en écoutant les discours de Greta Thunberg ou en lisant les rapports du GIEC ? Si oui, c’est également mon cas et rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.e.s.

La revue scientifique The Lancet Planet Health a lancé un sondage, effectué entre mai et juin 2021 par l’institut Kantar dans dix pays et auprès de dix mille jeunes adultes âgés de 16 à 25 ans. Cette étude montre que 75% d’entre eux ont peur de l’avenir. Cette inquiétude à l’idée de grandir en pleine crise climatique est appelée éco-anxiété ou solastalgie. 

Cette dépression “verte” est suscitée par les conséquences existantes et annoncées du réchauffement climatique, à savoir la destruction des écosystèmes et la disparition de nombreuses espèces animales et végétales, la multiplication des catastrophes naturelles ou encore la montée du niveau des eaux. Les avancées de la société qui ne tiennent pas compte des changements nécessaires pour freiner la destruction de l’environnement inquiètent également. Un sentiment d’impuissance ne cesse de croître chez les nouvelles générations. Celui-ci est allié à un sentiment de trahison et d’abandon par les personnes aux pouvoirs qui ne semblent pas agir malgré la tenue de diverses conférences à l’image de la COP26. De plus, le dérèglement climatique provoque déjà davantage de maladies physiques à l’échelle mondiale telles que des maladies liées à la chaleur ou l’augmentation de crises infectieuses. Cependant, l’effet sur la santé mentale des jeunes générations a largement été sous-estimé.

Ainsi, 45% des jeunes sondés affirment que l’anxiété climatique affecte leur quotidien. Les symptômes de ce nouveau type d’anxiété demeurent divers et variés. Ce dernier s’illustre par des insomnies, des attaques de panique, des pensées obsessionnelles ainsi qu’une vision fataliste de l’existence selon laquelle l’humanité serait condamnée. Cela se traduit par un nombre livré par l’étude de The Lancet Planet Health, à savoir que 36% des jeunes hésitent à avoir des enfants.

Quelques améliorations de la prise en charge de ces troubles anxieux sont à souligner, notamment aux États-Unis. En effet, dans ce pays, l’éco-anxiété est reconnue et est à l’origine d’une nouvelle discipline médicale, l’éco-psychologie. Cependant, ce n’est pas le cas en Europe, où ce prochain “mal du siècle” reste encore peu pris en compte. 

Les jeunes ne “vont donc pas bien”. Or, l’échantillon de 16 à 25 ans de l’enquête sur lequel est fondé cet article représenterait 12% de la population française. Cela signifie que plus d’une personne sur dix souffre actuellement d’éco-anxiété dans le pays.

Quelles solutions ? me demanderez-vous. L’action serait l’antidote contre l’éco-anxiété. En effet, les spécialistes suggèrent qu’il est possible de soulager cette angoisse en s’investissant pour une cause environnementale. Cet engagement peut s’effectuer à grande échelle en s’inscrivant dans une association qui lutte contre le changement climatique telle que Fridays For Future ou encore Youth For Climate. À une échelle plus individuelle, il paraît accessible de changer ses habitudes ou sa consommation. Vous pouvez, par exemple, vous mobiliser pour l’environnement aux côtés des élèves de Blomet en rejoignant enclimaction.

Par ailleurs, l’éco-anxiété s’accompagne d’une prise de conscience du problème que représente le réchauffement climatique. Celle-ci est nécessaire à la responsabilisation des personnes aux changements planétaires. Elle pourrait alors devenir non plus un trouble mais un moteur pour changer les choses. Adhérer à de nouvelles valeurs, s’engager, prendre position dans le débat public ou encore se rassembler permettrait l’émergence de solutions. L’heure est à l’action.

Faustine Bruckert–Demozay, T3

(illustration libre de droits)

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