Chaque jeudi soir, trois élèves de l’ENC et d’autres bénévoles se retrouvent dans une salle de la paroisse Saint Jean-Baptiste de La Salle pour servir à table à une soixantaine de sans-abri un repas chaud. Un moment de convivialité où sourires, repas et discussions s’entremêlent.
Créée il y a plus de dix ans par un diacre de la paroisse, cette initiative vise à briser le schéma traditionnel de « servant » et de « servi », invitant les sans-abri à un dîner convivial où en principe bénévoles et sans-abri dînent ensemble, à la même table. En pratique, cela se révèle compliqué, du fait du nombre croissant de personnes à servir, mais n’empêche pas bénévoles et sans-abri de discuter de football, de basketball, ou de politique.
Le témoignage d’Ivanhoé Fanchon (Terminale 2) :
Paradoxe : Avez-vous rencontré des difficultés ou des appréhensions au début ?
Ivanhoé Fanchon : Oui, bien sûr. Au début, on ne sait pas vraiment quoi faire, on ne connaît personne, et on peut avoir des préjugés ou des appréhensions vis-à-vis de ceux que l’on va servir. Mais très rapidement, au bout d’une ou deux semaines, on se sent à l’aise, entouré de personnes bienveillantes, et pour la grande majorité souriantes.
P : Comment décririez-vous l’ambiance chaque jeudi soir ?
IF : C’est assez différent chaque jeudi, mais ça devient assez rapidement comme retrouver une famille. L’atmosphère est chaleureuse, et chacun se sent chez soi dans cet espace, autant les bénévoles que les sans-abris.
P : En quoi cette initiative est-elle différente selon vous d’une simple distribution de repas ?
IF : Parce qu’il ne s’agit pas seulement de distribuer les repas, justement. On prend vraiment le temps de créer des liens, discuter, et d’apprendre du vécu de ces personnes qui ont toutes des histoires uniques. Certains parlent de leur passion pour le basketball, d’autres de leur parcours. En les écoutant, on sent que l’on les aide dans leur quotidien, qui n’est pas toujours facile.
P : Un souvenir qui vous a marqué ?
IF : Je me souviens d’un soir où un habitué qui vient chaque semaine et que nous connaissons bien est arrivé avec une bande dessinée de sa jeunesse qu’il nous a offert pour nous remercier. C’est un geste simple, mais qui m’a beaucoup touché et a renforcé le sentiment de partage mutuel que l’on ressent là-bas.
P : Conseillerez-vous cette expérience ?
IF : Oui, c’est quelque chose que je recommanderais à quiconque souhaite s’engager pour une cause, permettant d’aider concrètement mais aussi de faire de belles rencontres humaines.
Cet engagement n’est pas seulement un acte solidaire pour les élèves de l’ENC qui y participent, c’est aussi l’occasion de vivre de vrais moments de partage et de fraternité.


