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Dossier matière scolaire

Société : le crédit social en Chine

Dans l’un de ses épisodes, la série originale Netflix « Black Mirror » met en scène une société où les personnes sont jugées et notées en fonction de leur comportement ou actions. Aujourd’hui, dans plus de 40 villes chinoises, cela n’a plus rien d’une dystopie.

Le « Crédit Social » est un système de notation mis en place par le gouvernement chinois. Son créateur, Lin Junyue, affirme vouloir reconstruire la morale des chinois pour atteindre un niveau de civilité similaire à celui des pays dits « développés ». Des caméras à reconnaissance faciale ciblent et décryptent les faits et gestes de millions d’habitant·es qui se voient attribuer des notes basées sur leur situation financière, leur comportement sur les réseaux sociaux, leurs habitudes de consommation ou encore leur carrière professionnelle. Pour compléter ce score, des banques, sociétés privées et même les autorités envoient des données au gouvernement.

Une bonne note confère des avantages à ces « citoyen·nes modèles » qui bénéficient de réductions dans les services publics comme les bus ou musées. En revanche, un score faible cultivé par de mauvaises actions comme traverser au feu rouge, acheter des cigarettes ou développer une attitude ostentatoire, est vite arrivé.

Les « pires citoyen·nes », dont la note s’abaisse à 0, sont regroupé·es sur une « liste noire » établie par la Cour Suprême de Chine. Comptabilisant 23 millions d’individus dans les villes concernées, cette liste est consultable sur Internet révélant noms, adresses et visages des habitant·es en question. Acheter un billet de train, d’avion, un appartement, une voiture, créer une entreprise ou envoyer ses enfants en école privée ne sont plus des actions envisageables pour ces personnes jugées « indignes de confiance ».

Face à ce système, considéré comme une 2ième carte d’identité en Chine, se dressent 2 camps : les adhérent·es, qui le voient comme légitime, et celles et ceux criant au scandale de la « dictature numérique ». Certain·es habitant·es vont même jusqu’à affirmer qu’ils ont l’habitude, en Chine, d’y être soumis·e.

Que l’on soit pour ou contre, le gouvernement chinois souhaite généraliser le Crédit Social à tout le pays d’ici 2020, nous confrontant ainsi à l’aube d’un monde changeant, encore davantage dénué de liberté et de vie privée.

Par Augustin Lassaussois (TS2)

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