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Brexit : pourquoi les anglais·es votent ?

Les membres de la chambre des Communes ont accepté d’organiser un scrutin législatif anticipé, prévu pour le 12 décembre.

438 parlementaires ont, le 29 octobre, voté en faveur des élections législatives anticipées tant demandées par Boris Johnson (conservateur). Elles devraient selon lui faire sortir le Royaume-Uni de l’impasse du Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’UE), qui s’est vu accorder un nouveau délai de validation ; c’est désormais pour le 31 janvier 2020 que les parlements européen et britannique doivent trouver un accord de sortie.

Des législatives anticipées, pour quoi faire ? Dans le cas où l’accord de retrait adopté le 17 octobre par les Vingt-Huit (chambre des Lords) ne serait pas validé par la chambre des Communes d’ici au 31 janvier, la Grande-Bretagne pourrait sortir sans accord (no-deal) de l’Union Européenne. (Rappelons que la chambre des Communes équivaut à notre Assemblée Nationale, et a donc le dernier mot.) Un divorce sans accord aurait ne nombreuses conséquences sur les économies britannique comme européenne : une hausse des frais téléphonique et bancaire, les médicaments, risque de crise financière, droits de douane et bien d’autres. Le parti conservateur de Boris Johnson se trouve actuellement en tête de sondage : emporter les élections législatives lui offrirait une chance d’obtenir un gouvernement soudé, favorable à ses décisions.

Et la suite ? Si les conservateurs obtiennent majorité, le Royaume-Uni n’aura pas de problème à sortir sans accord de l’UE. D’autres partis s’opposent à Boris Johnson, notamment le Parti travailliste, avec à sa tête Jeremy Corbyn (Labour). Second favori des Anglais·es d’après les sondages, il refuse d’envisager une sortie sans accord et propose un nouveau référendum. Les indépendantistes écossais·es du SNP souhaitent également un nouveau référendum, en vue cependant d’annuler le Brexit (1). Enfin, les libéraux-démocrates militent pour une annulation pure et simple de celui-ci.

(1) Le Brexit vise à faire sortir le Royaume-Uni dans sa totalité, emportant donc l’Ecosse avec lui. Ceux-ci cependant, refusent une sortie de l’UE, rendant les débats autour du Brexit encore plus agités. Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise et chef de file du Parti National Ecossais (SNP) se dresse fermement contre cette sortie.

Petit rappel des événements

  • 1er janvier 1973 : la Grande Bretagne entre, en même temps que l’Irlande et le Danemark dans la CEE (ancêtre de l’UE).
  • 23 juin 2016 : le 1er référendum, proposé par David Cameron, est organisé : les Britanniques votent en faveur d’une sortie de l’UE.
  • 10 juillet 2016 : Theresa May succède à David Cameron.
  • Janvier 2019 : premier rejet de l’accord du Brexit.
  • 7 juin 2019 : démission de Theresa May.

Qu’en est-il des Irlandais·es ? La troisième plus grande île d’Europe, divisée entre la République d’Irlande (Sud) et l’Irlande du Nord, encore sous tutelle britannique, a également son mot à dire. C’est près de55 % des Nord-Irlandais·es qui ont voté contre le Brexit, craignant un retour des contrôles douaniers avec la moitié Sud de l’île. Ce ne sont pas moins de 30 000 personnes qui traversent la frontière chaque jour, dans les deux sens. En plus de cela, les échanges commerciaux entre les deux parties sont d’une importance cruciale, s’élevant à 39 millions d’euros par an. L’Angleterre reste cependant un partenaire économique non négligeable, notamment pour le tourisme et l’agriculture. L’idée d’une réunification des deux Irlandes plane, permettant aux habitant·es de la province britannique de rester dans l’UE.

Par Pauline Le Minoux, TL

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