Du 25 au 27 septembre 2024, nous, les terminales, avons pu partir en retraite spirituelle, afin de réfléchir sur notre année et passer de bons moments ensemble. Séparés en trois groupes, dans des lieux distincts, nous avons mêlé rires, repos et échanges, afin de bien commencer cette dernière année à l’ENC. C’est ce que nous allons vous raconter dans cet article.

Dessin de Yuna Jang, T4
L’abbaye de Saint-Wandrille, au cœur de la Normandie
Leeloo Bertrand, T2
46 élèves ont rejoint l’abbaye de Saint-Wandrille, en Normandie. Nous étions logés au Clos Saint-Jacques, à proximité de l’abbaye.
Nous avons commencé notre retraite avec des Olympiades en plein air, durant toute une après-midi, nous répartissant en équipes concurrentes – un bon moyen de créer une bonne ambiance de groupe au début du séjour.
Puis est venu le temps de la réflexion. Répartis en groupes aléatoires, nous nous sommes questionnés sur nos années à l’ENC, depuis le collège : que vais-je retenir de ces années ? Que m’ont-elles apporté ?… Nous avons ensuite échangé avec les membres de notre groupe ; et l’absence de nos amis – pénible a priori – a permis d’en apprendre plus sur les expériences de chacun et de mieux les retrouver plus tard.
Les dîners étaient également l’occasion de tisser des liens avec d’autres élèves : nous étions répartis sur de grandes tables de dix-huit, avec des plats copieux. De plus, nos groupes de réflexion pouvaient se reformer à l’occasion d’une corvée de vaisselle, qui, étonnement, pouvait être l’occasion de rires et de complicité.
Nos soirées ont été occupées d’abord par un film, Mission, puis par des jeux de société (on se souviendra tous de la partie de loup-garou à 22…), ainsi qu’une veillée d’adoration ; de bonnes manières de nous rassembler, de discuter, et de passer de bons moments.
Mais bien-sûr, tout cela, toute la promotion a pu le vivre, dans différents lieux. La spécificité de Saint-Wandrille était bien-sûr son abbaye du VIIe siècle après Jésus-Christ, mais également ses occupants : des moines bénédictins. Nous avons pu nous rendre à des offices, comme les laudes (7h30) ou les vêpres (18h), voire même les matines (5h30) pour certains. Ces offices nous ont permis d’avoir un aperçu de la vie monastique, rythmée par la prière. Cependant, il faut l’admettre, il faut rester bien concentré si l’on veut suivre entièrement les psaumes chantés en latin, différents selon les jours et les heures, regroupés dans plusieurs livres différents 🙂
Nous avons également eu l’occasion de visiter l’abbaye, profitant d’un des seuls rayons de soleil du séjour, en compagnie d’un moine passionnant. Nous avons pu en apprendre plus sur son histoire, sur ses activités (la production de bière et la restauration de tableaux), et nous avons pu visiter son cloître.
Enfin, nous avons suivi le cours d’un ruisseau, bordé par de grands arbres et un champ, le temps d’une balade, parenthèse poétique de ce séjour.
Ces trois jours à Saint-Wandrille nous ont permis de créer de vrais liens, avec les différents élèves de nos groupes, afin de bien démarrer notre dernière année à l’ENC.





Retraite à Trie-Château, dans l’Oise
Emmanuel Peltier, T4
Ce départ sous la pluie, à 10 heures du matin, rue Lecourbe, n’était pas la meilleure manière de commencer la retraite. Paris était gris, sale et étouffant, mais Trie-Château – toujours sous la pluie, à 13 heures, était verte, propre et accueillante. On pouvait respirer l’air frais de la campagne, et en arrivant sur les lieux de cette belle propriété, l’équipe des animateurs qui allait s’occuper de nous pendant ces trois jours s’est présentée. Après cette première heure passée dans la «salle des topos», nous avons pu nous familiariser avec les autres bâtiments, notamment les chambres, la cour et la cantine pour un pique-nique rapide.
Après un petit temps libre, nous avons partagé un premier temps de groupe sur nos souvenirs de collège puis nous sommes partis en promenade – ou plutôt en exploration – dans la boue et sous le vent et la pluie, affrontant les éléments pour atteindre une rivière finalement infranchissable, mais sincèrement, au point où nos vêtements et notre humeur en étaient, on aurait bien pu la franchir à la nage, comme au Mont-Saint-Michel (un des meilleurs souvenirs de ce pèlerinage magnifique). Donc, demi-tour – pluie, vent, boue pour une heure. De retour au domaine, pas de douche bien méritée, seulement le temps de se changer avant l’office des laudes et la messe. Après le dîner, toujours pas de douche, mais une veillée de jeux de société. Le soir, vers 23 heures, certains ont pu aider les animateurs à écoper le sous-sol inondé. Pour quelques-uns d’entre eux, c’était avant tout dans le but de se faire bien voir auprès d’animateurs qui les avaient surpris dans les bois à se promener à une heure tardive.
Le réveil du lendemain fut douloureux pour certains, après une nuit qui n’avait pas excédé les cinq heures de sommeil. Après les laudes dans la chapelle à 8h30 puis le petit-déjeuner, nous avons assisté à un topo du père Louis-Marie Talon et à un témoignage de quatre des animateurs (une vierge consacrée, un sur la vie de famille…), avant d’assister pour certains à la messe, pour d’autres de participer à des travaux de jardinage. Puis nous avons eu un deuxième temps de groupe sur la définition du bonheur notamment, et sur les sept piliers de notre vie. Dans l’après-midi, tout le monde a participé à des olympiades, avec quatre épreuves, nommément le relais, le béret, le rugby et la balle aux prisonniers. Après la douche et le dîner, nous avons vécu une magnifique soirée d’adoration, dans le silence et parfois les larmes de certains, car malgré ce que d’autres peuvent penser, rattrapés par l’ennui ou leurs convictions, une telle soirée est toujours l’occasion de trouver la paix de l’âme, peu importe la manière, et c’est un des rares moments dont on souvient totalement à chaque évènement comme la retraite de profession de foi en 5ème (oui, je m’en souviens encore, six ans après) ou le FRAT de Jambville ou Lourdes.
Le troisième jour, il est ressuscité des morts… non je m’égare, c’est le Credo. Le troisième jour, tout le monde s’est levé du bon pied après une bonne nuit de sommeil. Le matin, nous avons suivi le même programme que la veille, puis une miraculée de Lourdes, la dernière, nous a livré un témoignage poignant sur l’action du Seigneur dans sa vie et sa guérison. Moins de larmes que la veille au soir, mais un silence toujours aussi intense et impressionnant a guidé cette intervention de plus d’une heure passée trop vite mais pleine d’espoir et de beauté. Le troisième et dernier topo sur l’engagement fut comme une invitation à aller de l’avant dans cette année de terminale, comme l’ensemble de la retraite d’ailleurs, qui avait pour objectif pleinement acquis de nous vider la tête et nous remplir les yeux et les poumons. Après la photo de groupe, nous avons eu la chance de prendre un car à deux étages, de quitter un lieu vert, propre et agréable pour un Paris grise mine (tout comme nos styles), sale et étouffant, et nos salles de classe. Mais entre le cours de 17h du mardi 24 septembre et celui du lundi 30 septembre, tout avait changé dans nos cœurs. Nous étions prêts à affronter la Terminale, tout en croquant dedans à pleines dents.
Ainsi, nous avons compris l’importance de faire des pauses et de se projeter, d’oublier et de se souvenir des bonnes choses, mais surtout de profiter à fond d’un dernier temps aussi fort en groupe, et c’est certainement avec plus d’émotion que pendant ces trois jours que l’on se rappelle aujourd’hui du 27 septembre 2024.

Le sanctuaire de Notre Dame de l’Epine
Lisbeth Sénétaire, T4
Pour ma part et celle d’une quarantaine d’autres personnes, nous fîmes route vers le sanctuaire de l’Epine un mercredi matin pour le moins pluvieux. Après de longues heures de car nous arrivâmes enfin à destination.
Situé en Champagne, le sanctuaire de l’épine est une basilique où des millions d’années auparavant un buisson ardent fit apparaître des flammes une statue de Marie encore gardée dans l’église.
Malgré un accueil bienveillant des sœurs chez qui nous allions loger pour les trois prochains jours, quelle fut notre surprise quand après avoir mangé par terre notre premier repas, nous découvrîmes que empaquetés tous au même étage nous allions partager cinq douches et lavabos. Notre joie fut plus grande encore quand nous apprîmes que les chambres comportaient dix places chacune, de quoi bien dormir je vous l’assure ! Cette installation pour le moins incongrue ne freina pas certains qui s’empressèrent de sortir leur ballon. Evidemment sans foot, que ferions nous ?
Vint alors le temps de mettre pause à toute activité pour écouter notre premier enseignement, dirigé par le prêtre Don Geoffroy. Le premier thème à nous être présenté fut l’importance de la relecture. Après une lecture de textes bibliques s’ensuivit une réflexion laborieuse pour relire nos 16 années passées sur terre. On pourrait croire que cette tâche s’applique avec facilité, mais non ! Pour ma part, il semble que ma mémoire n’ait commencé à fonctionner qu’à partir de la quatrième. Ce fut tout de même sympathique d’écouter et de partager nos souvenirs : certains très drôles, d’autres plus traumatisants (je ne suis apparemment pas la seule à avoir gardé un prof en mémoire).
Après avoir fini notre repas, je dois l’avouer, bien préparé par la première équipe de service, les jeux purent commencer. A deux doigts d’en venir aux mains pour une partie de loup garou, de uno ou encore de volley (avec des porte-manteaux je précise), nous eûmes tous l’occasion de nous défouler avec cette soirée jeux de société. Les douches prises, non sans mal oserais-je dire, nous nous endormîmes tous sagement, excités par la journée qui nous attendait le lendemain.
Donc, nous nous levâmes bien reposés après de longues heures de sommeil, sans bruit…
Au programme du matin : enseignement par une des sœurs du sanctuaire sur les prières habituelles des communautés religieuses (vêpres, laudes…).
On put s’exercer nous même en usant de nos belles voix pour entonner quelques psaumes. Quel concert !
Nous pûmes ensuite nous remplir le ventre et nous armer de courage et de joie pour une belle marche, sous le beau temps bien sûr !
Le départ se fit dans le sanctuaire de l’Epine, étape sur le chemin de Compostelle. Tels de vrais pèlerins, avant de commencer notre voyage, nous fîmes une prière comme nombreux avant nous. Fin prêts à marcher nous prîmes le bus pour aller au point d’arrivée. En effet, logique à part, c’est le trajet retour qui se ferait à pied . Nous découvrîmes alors la cathédrale de Notre Dame en Vaux où le père Don Jérôme nous conta l’histoire des vitraux qui entourent l’église.
Carte en mains, cette fois c’est la bonne ! Nous prîmes les petits chemins de terre pour rejoindre notre point de départ, le sanctuaire.
Le début se fit sans encombre jusqu’à ce qu’une averse s’abatte sur nous, qui malgré tout ne changea rien à nos sourires. Après de longues et fatigantes heures (c’était huit kilomètres) nous fûmes soulagés d’apercevoir les précieuses flèches du sanctuaire.
En essayant tant bien que mal de nous sécher, nous assistâmes au deuxième enseignement de la retraite, cette fois de Don Jérôme, sur le thème du discernement. Après un beau schéma explicatif, nous avions alors la tête remplie de questions et de réflexions sur notre futur.
Pour la dernière soirée, au programme : veillée d’adoration. Dans l’atmosphère calme et feutrée de l’église nous pûmes tous nous recueillir et profiter du silence pour faire le point sur tous les beaux moments vécus.
Après ce moment rempli de beauté, ce fut l’heure de regagner nos chambres pour la nuit.
C’est avec tristesse que nous nous levâmes le dernier jour.
La journée commença par notre dernier enseignement sur l’engagement, illustré notamment par le témoignage de Don Jérôme sur sa propre expérience de l’engagement en tant que prêtre.
Dernière activité : les olympiades. On s’est tous bien dépensés, même les sœurs participèrent. Elles nous apprirent une chorée, qui je le dis au nom de tout le monde, restera dans nos mémoires.
Dernier repas, vaisselle, rangement et boutique souvenirs avant de rassembler toutes nos valises et de lever l’ancre en direction de Paris. C’était sans compter un petit contretemps : le retard du bus. Nous fûmes forcés de nous occuper sur la prairie: une partie de foot et parallèlement une partie de béret, se mirent en place.
Montés dans le bus, nous pensions arriver en quelques heures et retrouver nos lits chauds et nos douches propres. Bien que l’arrivée était prévue à 17h30, c’est à 20h30, à cause des embouteillages, que sains et saufs nous retrouvâmes nos parents et notre maison, des souvenirs plein la tête.

