2018, la nouvelle tombe : réforme du Bac général et technologique et du lycée. Au programme ? Des cours à la carte (faites une croix sur les séries générales), du contrôle continu dans la note de Bac (E3C) et un nouvel oral. Bon, sur le papier, ça n’a pas l’air trop mal… mais en pratique, c’est une autre affaire !
1. Les spécialités : trois enseignements au choix en première, puis un abandonné en terminale. On retrouve entre autres arts, mathématiques, numériques et sciences informatiques, physique-chimie, humanité-littérature-philo, ses…
Vu comme cela, c’est assez sympathique et permet une meilleure pluridisciplinarité (parce que le classement cliché scientifiques-le-top-éco-ça-passe-littéraires-c’est-le-repêchage-des-scientifiques-raté•es, on l’a assez vu) … encore faut-il être bien orienté•e ! Parce qu’avec une combinaison style sciences de l’ingénieur/littérature-langues-cultures de l’Antiquité, il faut être prudent•e : cela risque d’être chaud pour le supérieur. Mais vous avez de la chance, pavillon 1er étage : un point écoute jeune avec Mme Thieulloy et une conseillère d’orientation, Mme Moulin (n’hésitez pas, elles sont super sympas et patientes ; la preuve : elles m’ont supportée toute l’année !). Le petit hic va se poser au niveau du tronc commun : français (philo en Term), histoire-géo, LVA, LVB, sport et enseignement scientifique (physique-chimie/svt). Vous m’avez vu venir, c’est là qu’est le loup. En 1ère, relaxez, pas besoin d’être Einstein pour comprendre ; mais en terminale, certaines notions du programme de maths de 1ère seront utilisées (et pour ceux•lles qui ont abandonné cette matière ? les théorèmes vont tomber du ciel peut être ? la logique franchement…).
Côté profs, bonjour le casse-tête pour créer les emplois du temps, avec des matières aussi diverses ; sans compter que les nouveaux programmes ont été pondus seulement quelques mois avant la rentrée (pour préparer les cours, ça a dû être corsé !). Surtout qu’avec ces programmes tous neufs, mais terminés à l’arrache, les nouveaux manuels étaient truffés de fautes (orthographe pitié !).
2. Les E3Cs. Si la première partie ne vous a pas encore fait beaucoup d’impression, là, vous n’allez pas être déçu•es !
Le principe : trois séries d’épreuves (Hist-géo, LVA, LVB, ens, sport) réparties sur la première et la terminale avec des sujets nationaux. L’idée n’était pas mauvaise : cela allégeait les révisions du bac, en fin de terminale, et permettait de ne pas tout miser sur une seule épreuve (il suffisait que vous vous soyez levé•e du mauvais pied, le jour de votre exam final, et vous étiez mort•e !).
Mais encore faudrait-il que le programme de révisions soit le même pour les élèves de tous les établissements, que tous les sujets soient identiques, qu’ils ne soient pas donnés aux élèves une semaine avant l’épreuve (qui, au passage, devrait être passée le même jour par tout le monde) ! et puis qu’il y ait des corrigés nationaux clairs, afin que les examinateurs•trices ne fassent pas les corrections à leur sauce (et qu’on se retrouve avec la moitié de la classe en dessous de 10 et l’autre moitié à 20 ; Mr Blanquer, à quoi sert l’harmonisation déjà ?).
Je vous passe les micmacs de mélanges entre les sujets de LVA et LVB, problèmes de son pour les CO…
3. Enfin, le mystérieux grand oral… que l’on était censé préparer depuis le début de la première. Grâce aux informations reçues au compte-goutte, voilà le déroulé : le•a candidat•e présente deux questions portant sur ses deux spés. Le jury en choisit une ; 20 min de préparation ; 20 min de passage : 5 min pour présenter la question choisie et y répondre, 10 min d’échange avec l’examinateur•trice, 5 min pour le projet d’orientation du•de la candidat•e. Bref, vu comme c’est parti, cela va finir en grande improvisation fin juin 2021, donc le seul conseil que j’ai, c’est : prenez des cours de théâtre et d’impro (plus une bonne dose de valériane pour le stress ; c’est une plante naturelle, vous pouvez vous lâcher).
Site du gouvernement : Baccalauréat 2021 – épreuve du Grand oral
Mais notre « promo crash test » a vraiment touché le jackpot, car même notre bac 2020 de français (qui lui devait rester identique) a été complètement chamboulé (merci Covid-19) : écrit et oral de français annulés, « Le ministre a[yant] déterminé que c’était « l’évaluation la plus juste » ».
Une année entière à réviser 20 textes (je ne peux même plus les voir en peinture), des heures à peaufiner nos fiches, à s’entrainer pour faire croire à l’examinateur•trice que OUI cette œuvre qu’on présente est vraiment LE meilleur livre de notre vie (alors qu’on en a déjà oublié la moitié), à se casser la tête le samedi matin sur des disserts alors qu’on aurait bien roupillé jusqu’à midi…
Résultat des courses : c’est notre moyenne de l’année qui fera la note de bac. Mais quand on voit, dans certains établissements, des profs qui collent des 20 tout le temps et d’autres qui saquent à mort… égalité ? (Ne tremblez pas trop tout de même, ici, il n’y a que des bon•nes enseignant•es, parole d’une maniaque de français !)
Il ne manquerait plus que la pandémie reparte en 2021 et ce serait le bouquet final !
Mais, à tous•tes les futur•es premières, relaxez : déjà, le bâtiment Raphaël aura eu le temps d’être retapé pendant les vacances (chauffage garanti pour l’hiver, au moins vous n’aurez pas le cerveau givré pour Noël) ; si cela se trouve, lors du remaniement ministériel de juillet, le Ministre de l’Éducation changera et vous aurez droit à des améliorations et puis, dites-vous qu’à l’ENC, vous n’êtes tout de même pas mal loti•es avec des super profs et de nombreuses réunions d’information et présentations d’universités, écoles et prépas (alors surtout profitez-en !).
- Site du gouvernement : le nouveau bac 2021
- Article LCI : Les fuites de sujets aux épreuves de contrôle continu du Bac faussent-elles les résultats ?
Ludivine Million 1ère1