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L’équitation ? Bien sûr que c’est un sport !

L’équitation, est-ce un sport de feignants•asses ?
Au cours des siècles, la relation cheval/cavalier•e n’a cessé de progresser jusqu’à ce que l’équitation s’affirme comme une vraie discipline sportive.
Et pourtant, pour certain•e•s, l’équitation n’en est pas une. L’est-elle vraiment ?
Bien sûr que oui !
« C’est le cheval qui court, pas toi ! », « Tu ne fais que monter dessus ! » et autres « blabla » !
Vous n’en avez pas marre, les cavaliers•ères, d’entendre ça tout le temps ? Moi si. Alors il est temps de démontrer que l’équitation est un sport, certes pas comme les autres mais un sport tout de même !

Tout d’abord, un sport, c’est quoi ?
Comme nous le rappelle notre cher petit (ou plutôt gros) dictionnaire : « un sport représente l’ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, donnant généralement lieu à la compétition suivant une suite de règles précises ».


Premièrement, d’un point de vue physique, on ne dirait pas comme ça mais l’équitation fait travailler plus d’un muscle. (C’est pour cela que j’ai autant de courbatures après mes séances !!).
En effet, sa pratique permet l’entretien d’une musculature profonde : un important maintien du dos, des abdos mais aussi des jambes et des bras. Et surtout, l’assiette ! L’assiette, très importante en équitation, est la façon de s’asseoir et de répartir son poids dans la selle. Avoir une bonne assiette va permettre d’accompagner et de contrôler le mouvement du cheval, ce qui fait énormément travailler les abdos. Notamment en ce qui concerne le dressage (discipline équestre) : on mobilise la majorité de nos muscles car chaque mouvement compte.
Par ailleurs, on travaille le souffle en douceur. Monter à cheval nécessite de bien respirer et de garder un souffle régulier. Pour s’oxygéner (eh oui, on a besoin de respirer pour vivre !) mais aussi pour rester maître•sse de soi même en cas de changement de comportement de sa monture. Ainsi, on obtient une meilleure gestion du souffle (et ça aide pour monter les escaliers tous les matins haha).


Deuxièmement, l’équitation est considérée comme un sport collectif.
D’une part, c’est le seul sport individuel qui se pratique à deux. Oui, parce qu’il ne faut surtout pas oublier sa monture. Sans elle, rien ne serait possible ! Et d’autre part, l’équitation peut se pratiquer avec d’autres cavaliers•ères. L’équitation comporte une vingtaine de disciplines équestres, comme le saut d’obstacles, le dressage, le polo, la voltige, les poney games ou encore l’endurance, dont certaines se pratiquent en équipe (polo, poney games, etc.).
Toutes ces disciplines peuvent se pratiquer en compétition. Par exemple, le CSO (concours de saut d’obstacles), le dressage et le CCE (concours complet d’équitation, qui regroupe des épreuves de dressage, de saut d’obstacles et de cross), sont les trois disciplines équestres au programme des Jeux Olympiques. Bien sûr, pour assurer le bon déroulement des compétitions, de nombreuses règles sont mises en place.

Jos Verlooy, cavalier belge, sur Caracas lors du Global Champions Tour, Paris Eiffel
Jumping, édition 2019


Alors bon : un sport physique, collectif, en compétition, … d’accord ! Mais il ne faut surtout pas oublier le mental !!
Le mental est une dimension importante en équitation. C’est d’ailleurs le cas dans tous les sports !
Concentration, investissement, maitrise de soi, patience, persévérance, etc. Voilà les mots qui
caractérisent le vécu mental de nombreux•ses cavaliers•ères.
Clémentine, ma monitrice d’équitation de 35 ans au Centre Equestre de Chaville, monte depuis ses quatre ans. Voilà ce qu’elle a à nous dire : « Pour être en accord avec son cheval, on est obligé•e de s’investir et de se concentrer. Il faut être capable de prendre sur soi, quel que soit l’état d’esprit dans lequel on se trouve parce que le cheval ressent tout et c’est son bien-être qui passe avant. Comme on dit, les chevaux sont des éponges. L’équitation est un sport dans lequel on va essayer de cohabiter avec quelqu’un. »
Et n’oublions pas que la pratique équestre est reconnue par l’Etat comme un sport et dispose d’une fédération : la Fédération Française d’Equitation (FFE).

« Quand on monte à cheval, il y a toujours un risque »
Enfin, l’activité équestre n’est pas sans risque. Monter à cheval, certes c’est merveilleux, mais
c’est aussi dangereux. Un cheval à l’état naturel broute dans un pré et galope quand il y a un danger. Alors, son instinct naturel lui dit de fuir si quelque chose lui fait peur. Il peut donc être imprévisible (bon parfois c’est juste pour faire le malin, mais là n’est pas la question). Le danger peut aller en gradation jusqu’à des chutes très violentes et malheureusement parfois mortelles… Ce fut le cas de la cavalière Thaïs Meheust, morte à l’âge de 22 ans lors d’une chute à l’occasion d’un cross au Haras du Pin (Orne). Et pourtant, Thaïs Meheust était une cavalière sélectionnée et médaillée à de nombreuses reprises lors des Championnats d’Europe poneys, juniors et jeunes cavaliers•ères. Comme quoi, les accidents peuvent arriver même à un niveau certifié…

Alors, l’équitation c’est ça. Un mélange de physique, de mental, de collectif, de risques, de hauts, de bas, d’incertitudes, de fous rires et de pur bonheur ! On a parlé de tous les aspects de ce sport. Mais, il en reste un, celui qui le différencie des autres : c’est un sport qui se pratique avec un animal avec lequel on développe un lien extraordinaire qui unit les cavaliers•ères à leur monture. Il n’y a rien de comparable.
L’équitation est à la fois un sport, un art et une relation humain-animal.

Je voulais juste revenir sur un point avant de conclure. Le cheval, c’est qui ? c’est un animal dont le poids peut varier de 300 Kg à 1000Kg environ. On ne peut pas dire que c’est un tout petit doudou tout mignon. Il est grand, beaucoup plus musclé que nous, imprévisible et parfois dangereux. Mais il est aussi intelligent, sensible, curieux et majestueux. Les actions qu’on leur demande de faire ne font pas partie de leur environnement naturel. Ils les exécutent parce que nous le leur demandons. Ils sont nos partenaires de danse.

En conclusion, je voulais vous mettre le pied à l’étrier. J’espère que j’ai réussi à le faire. Parce que, pour vraiment connaître ce sport, il faut l’essayer 😉
Sinon, tout au moins, je vous aurais convaincu•es, je l’espère, que l’équitation est bel et bien un sport !


Antonia Saba, 2 nde 2

Je tenais à remercier ma monitrice d’équitation, Clémentine pour m’avoir accordé un entretien ainsi qu’à mes co-cavalières, Hana, Pauline et Elisa qui ont répondu à toutes mes questions !

Dressage
Cross
Voltige
Poney Games
Polo
LEXIQUE (chevalgenial.com)
Le CSO (Concours de Saut d’Obstacles) consiste à enchaîner un parcours d’obstacles répartis dans une carrière, dans un ordre déterminé et un temps imparti, généralement le plus vite possible. L’objectif est de les franchir sans les renverser.

Le dressage, en compétition, consiste à présenter une succession de figures et de mouvements codifiés (une reprise) afin de mettre en valeur la qualité de la formation et de la locomotion du cheval.

Le CCE (Concours Complet d’Equitation) comporte 3 tests effectués avec le même cheval, une reprise de dressage, un parcours de cross et un parcours de saut d’obstacles. Le cross à travers la campagne enchaîne, dans un temps imparti, les galopades et le franchissement d’obstacles naturels et fixes : troncs d’arbres, haies, buttes, trous, rivières, gués …

Le polo met en présence deux équipes de 3 ou 4 cavaliers•ères qui doivent envoyer une balle avec un maillet dans des buts situés à chaque extrémité d’un long terrain.
La voltige, en cercle, se pratique sur un cheval au pas ou au galop tenu par un•e longeur•se. Le cheval est équipé d’un surfaix et d’un large tapis permettant à un ou plusieurs voltigeurs•ses d’effectuer des figures en musique.

Les poney games sont des jeux effectués par équipe, à poney ou à cheval.

Règles en CSO : Deux catégories de règles existent. D’une part, le temps : il existe pour chaque parcours de CSO un temps maximum à ne pas dépasser ; si ce dernier est dépassé, le•a cavalier•ère se verra pénalisé•e d’un point par seconde. D’autre part, les pénalités d’obstacle : chaque obstacle doit être franchi sans faute. Les trois fautes retenues sont les chutes de barres (4 points de pénalités par chute), un refus du cheval de sauter en s’arrêtant juste devant (4 points pour le premier refus, 4 points pour le second et élimination pour le troisième refus) et une dérobade du cheval en amont de l’obstacle, qui sera considérée comme un refus. La chute du•de la cavalier•ère est éliminatoire.

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