Paradoxe
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Un lieu

À la rencontre des Maori•e•s

En janvier 2019, Mme Jourdie a organisé un voyage en Nouvelle-Zélande. Il s’agissait initialement d’un échange scolaire, mais nos correspondant•e•s n’ont pas pu venir en France, à cause de la situation sanitaire. Nous avons donc suivi quelques cours avec nos correspondant•e•s, en alternant avec des visites de la région.

  

Un cri de femme fait taire les chuchotements. C’est le signal : nous pouvons avancer au sommet de la colline, jusqu’au temple maori. Tout au long de notre ascension, un chant traditionnel nous accompagne : il s’apparente à des paroles criées avec un tempo répétitif, assez peu mélodieux pour nos oreilles européennes. Arrivé•e•s devant le temple, nous pénétrons dans une grande salle où un vieil homme nous attend. Il nous raconte l’histoire de ses ancêtres, et nous explique la signification des statues nous entourant : ce sont des femmes, dont descendent tous•tes les Maori•e•s vivant aujourd’hui, chacune représentant une lignée différente. Ce témoignage me touche beaucoup : c’est impressionnant de voir à quel point une civilisation autochtone est si bien intégrée à la société. Nous sommes ensuite accueilli•e•s dans la communauté maorie de manière traditionnelle par une femme assimilable à une grande prêtresse, qui nous accueille par un « hongi ». Cela consiste à toucher le nez de la personne nous accueillant avec le sien, tout en se serrant la main. C’est très symbolique, car ce geste consiste à partager l’air que nous respirons : en réalisant ce geste, nous sommes accepté•e•s dans la communauté maorie, et ceux•elles-ci ne nous considèrent plus comme de parfait•e•s étranger•ère•s.

Le « hongi »

Ce jour-là, j’ai visité un temple maori avec le reste du groupe, où nous avons pu découvrir plus en détail cette culture. Les Maori•e•s sont un peu comme leurs « Indien•ne•s » (d’Amérique) locaux•les. C’est le peuple qui vivait sur l’île avant la colonisation britannique.

Vue de Queenstown

Tout au long du voyage, j’ai pu découvrir un pays unique, et possédant une culture extrêmement riche, très différente de la nôtre. 

Façade de la Southand Girl’s High School

Commençons par l’école : là-bas, ils•elles mettent beaucoup plus l’accent sur ce qui les différencie des autres, ce qui les rend uniques. Par exemple, les néo-zélandais•es attachent beaucoup d’importance aux activités extrascolaires, certain•e•s élèves suivent même (par choix) des cours de musique ou de photographie, au sein de l’école. Et ils•elles sont très doué•e•s ! La plupart veulent en faire leur métier. Ils•elles insistent beaucoup moins sur la performance que chez nous : ils•elles n’ont pas d’interrogations, sauf pour les grandes épreuves (l’équivalent de notre bac) et n’ont quasiment jamais de devoirs (ceci dit, peut-être que ma correspondante ne travaillait pas beaucoup, et notre voyage tombait sur leur rentrée scolaire, donc c’est normal qu’ils•elles travaillent moins pendant cette période).
Nos correspondant•e•s étaient réparti•e•s en deux écoles : l’une mixte, l’autre réservée aux filles. Ma correspondante était scolarisée dans l’école réservée aux filles, et cela ajouté à la différence dans la pédagogie, l’ambiance n’est pas du tout la même que dans les écoles françaises ! En règle générale, j’avais le sentiment que tout le monde était plus détendu. 

Ensuite, la culture est très particulière dans ce pays : j’ai remarqué comme un mélange entre la culture anglophone (il y avait beaucoup de fast-foods, tou•te•s les élèves portaient des uniformes, ils•elles ont un bal de promo à la fin de l’année de Terminale, ils•elles roulent à gauche), et la culture maorie. Cette culture est très importante dans la vie des Néo-Zélandais•es : par exemple, quelques jours après la rentrée scolaire, il y a une cérémonie pour accueillir les nouveaux•elles venu•e•s, avec des chants maoris, et quand la situation sanitaire le permet, ils•elles se saluent en faisant un « 0 hongi », le salut traditionnel qui n’est, en réalité, utilisé que par peu de Néo-zélandais•es. 

Les Néo-Zélandais•es sont très proches de la nature : leur densité de population est très faible (l’équivalent de Paris avec la banlieue répartie sur deux fois la superficie de l’Angleterre) ; on trouve donc beaucoup de grandes étendues de campagnes très peu peuplées, des parcs nationaux, de très beaux paysages, etc. De plus, de nombreux•ses Néo-Zélandais•es possèdent une ferme : là-bas, c’est considéré comme un marqueur social. Il n’y a pas beaucoup de villes très urbanisées comme en France, et pour eux, même le concept d’appartement est étrange : ils•elles sont habitué•e•s aux grands espaces peu peuplés, alors on peut comprendre que l’idée de vivre les un•e•s au-dessus des autres leur semble bizarre. 

L’élevage des moutons est tellement répandu en Nouvelle-Zélande qu’il y a dix fois plus de moutons que d’habitants dans le pays !

Le fait que leur pays soit une île isolée conditionne aussi beaucoup leur manière de voir le monde : le plus proche pays est l’Australie, à au moins trois heures d’avion. Ils•elles sont plus centré•e•s sur eux•elles-mêmes : leur pays n’est pas très ouvert au monde, et ne se situe pas sur une grande route commerciale. Cette caractéristique leur a été très bénéfique avec la crise du Coronavirus, en plus des mesures drastiques qui ont été prises (contrôle des frontières, distanciation physique, confinement) : depuis le début de la pandémie, ils•elles n’ont eu que 25 morts du Coronavirus,  et ne sont aujourd’hui plus obligé•e•s de porter le masque quand ils•elles sortent de chez eux•elles. 

Personnellement, j’ai adoré ce voyage, et j’espère que vous aurez, vous aussi, l’occasion de vous y rendre !! La Nouvelle-Zélande est un pays magnifique, à visiter au moins une fois dans sa vie. Un grand merci à Madame Jourdie et à Madame Lefebvre, qui nous ont toutes les deux accompagné•e•s dans ce beau pays. 

Lucie Goulème, 1ère 5

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