Paradoxe
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Galères lycéennes Parole de lycéen·ne

Myope comme une taupe !

Une vie de lunetteuse 

7 h : le réveil sonne. Il fait encore nuit noire et c’est déjà la partie de cache-cache avec vos lunettes. Évidemment, ces petites filoutes se sont encore glissées entre les piles de livres qui encombrent votre chevet, et, le temps que vous les ayez trouvées pour éteindre votre réveil, aucune chance de gratter quelques minutes de plus de sommeil (tant pis, les lunettes cacheront les cernes, il faut bien qu’il y ait un avantage non ?). Passage à la douche et là, flûte ! Vous avez oublié pour la énième fois de les enlever et, un jour, les vis métalliques finiront par rouiller et vous lâcher ! Au p’tit déj, la fumée de votre tasse de café ou chocolat chaud vous plonge dans un brouillard épais et, lorsque vous enfilez votre masque pour partir au lycée, ça ne s’arrange pas, là, vous devenez carrément aveugle ! (Ça n’existerait pas, par hasard, les essuie-glaces miniaturisés?)

Dans la rue, le petit grain constelle votre vue de gouttelettes, et ça ne rate pas, vous finissez par vous prendre un poteau (bon, j’avoue que le fait de lire en marchant n’aidait pas non plus).

À l’école, avec vos bonnes grosses lunettes rectangulaires et votre bouquin aussi épais que l’intégrale de Proust, c’est comme si l’on vous avait collé sur le front une étiquette « intello » ou « schtroumpf moralisateur ». Pour le plan de classe, c’est forcément vous qui vous tapez le premier rang : bah oui, vous êtes bigleux•se, ce serait dommage que vous ne voyiez pas ce qu’il y a au tableau (et surtout que ce soit le•a prof qui désigne au hasard quelqu’un dans la classe : autant vous sacrifier). En cours de sport, le basket passe encore… mais la natation, si vous n’avez pas de lunettes de piscine spéciales, pour nager droit et ne pas vous prendre un mur, c’est au p’tit bonheur la chance !

Puis le soir pointe le bout de son nez : retour au bercail. Après un bon dîner, soirée télé (aucun risque avec la lumière bleue, vos lunettes ont des verres spéciaux : voyons les points positifs tout de même) et vous piquez du nez sur votre canapé bien confortable… sauf qu’au réveil, mauvaise surprise : vos montures ont moins bien apprécié le petit somme que vous et pas de pot, votre opticien•ne est en congé annuel. Résultat : vous arborez le même look qu’Harry Potter et ses lunettes rafistolées au Scotch au début du premier film ! 

Et si, en plus, vous avez comme moi un nez minuscule, les lunettes glissent tout le temps et vous finissez avec le même tic qu’el Profesor dans la Casa de Papel ! C’est une énième galère de lycéen•e.

Ludivine Million T5


Illustration de Ludivine Million

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